jeudi 19 mars 2015

The Imitation game


Ce biopic retrace la vie d'Alan Türing, mathématicien de génie, dont le rôle fut déterminant dans le décryptage du code Enigma (utilisé par les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale). Le personnage est atypique et touchant. Un génie persuadé de sa réussite dont l'aplomb passe mal auprès de ses supérieurs et même de ses "collègues". Benedict Cumberbatch interprète un personnage à contre-courant des idées de son époque. Sur fond d'événements historiques déterminants, le film laisse la part belle aux relations humaines comme la complicité qui s'installe entre Alan et Joan, dans un monde où les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes, la manière aussi dont elle lui permet de s'ouvrir aux autres (Keira Knightley rayonne dans ce très joli rôle). Le thème de l'homosexualité est aussi abordé avec pudeur et justesse. On suit l'intrigue avec plaisir et passion, la BO d'Alexandre Desplats fait mouche, le film est une succession de moments savoureux : il est à la fois dense et fluide. On a le sentiment de suivre une histoire passionnante tout en apprenant beaucoup de choses. Aucun temps mort ne vient gâcher le plaisir et c'est assez jouissif de voir Türing s'ouvrir aux autres. Après que le code Enigma a enfin été décrypté, la tournure que prennent les événements détonne d'autant plus. C'est une tragédie qui s'ouvre alors, et d'une manière si dérisoire et si accablante que le spectateur en reste médusé. La dernière confrontation entre Alan et Joan est extrêmement touchante. Jusqu'au bout, le film aura tenu ses promesses. Ce fut une belle découverte et un très beau moment de cinéma.

mercredi 4 mars 2015

Cinquante nuances de Grey (le film)

Il semblerait que ma curiosité mon masochisme n'ait pas de limites puisqu'hier soir, je me suis décidée à aller voir "le film le plus attendu de l'année". Mais bon, quitte à critiquer un phénomène, autant parler en connaissance de cause. Je dois pourtant rendre justice au film : il est nettement moins insupportable que le livre.


On ne reviendra pas sur cette douteuse campagne de promo à coups de "Saint Valentin 2015". Je rappelle quand même au commun des mortels - Warning SPOILER !!! - que Anastasia quitte Christian à la fin de ce premier volet et puis, il passe la plus clair de son temps à dire que "les fleurs et les chocolats, c'est pas son truc". Enfin, le marketing a ses raisons que la raison ne connaît point.

Concernant le film, il est très fidèle au livre. En plus soft. Les deux scènes de sexe les plus trash (enfin, "trash" c'est une façon de parler) ont tout bonnement disparu. Pour celles qui restent, il n'y a absolument rien de choquant. On voit essentiellement des fesses et des seins (et encore, pas tant que ça). J'ai vu le film en VF donc je ne saurais pas trop mesurer l'alchimie entre les acteurs (au début, j'ai eu vraiment peur mais bon, finalement ça a l'air d'aller). Jamie Dornan a un petit air de Colin Firth jeune et n'est pas désagréable à regarder, mais il a un charisme de bulot, dommage. Et Christian Grey n'est définitivement pas cohérent en tant que personnage. Dakota Johnson est plutôt mignonne et sympathique. Le côté gourde d'Anastasia s'estompe assez rapidement : grâce à la magie du cinéma, nous n'avons, Dieu merci, pas accès aux méditations de sa conscience et de sa déesse intérieure. Cela a un effet plutôt positif : moins de tergiversations sans queue ni tête. Bon, elle met quand même deux longues heures de film à se rendre compte que son mec est pas net. On se dit que ça aurait pu être un peu plus court et un peu moins chiant mais ça se regarde.

Et il faut reconnaître que la BO est sympa. Voilà. Pas de quoi fouetter un chat.