Je ne sais pas pourquoi il y a des moments où tu me manques. Comme des éclats de toi qui font mal, un rendez-vous qui n'aura jamais lieu, une mélodie qui fait remonter les souvenirs et donne envie de pleurer. Je ne sais pas pourquoi c'est aussi fugace et douloureux. Un point de côté tenace, un mal insidieux. Cela fait pourtant un moment que tu n'es plus là et les choses, petit à petit, ont repris leur place. Aujourd'hui, j'ai rangé l'appartement, fait un peu de ménage dans ma tête. Juste un peu. Tu as remarqué, si l'on n'y prend pas garde, qu'il y a toujours une petite place pour le désordre ? Il guette le moindre de nos faux pas et dès qu'il peut, il s'installe. Je travaille à lutter contre. Juste un peu. Pour éviter de me laisser submerger. Je crois que je te pleure parce que maintenant je peux me passer de toi. Je t'avais dit cela, un jour, je me souviens : "Je sais que je m'en remettrai, il le faudra bien, et c'est sans doute ça qui est le plus triste, que je puisse m'en remettre un jour".
Je suis en deuil de moi-même. Je ne sais plus dans quels mots me retrouver, parfois c'est seulement que tout me fait mal. Cette énorme désillusion qui me tombe sur les épaules comme une chape de plomb. Et toi qui n'es déjà plus qu'un pronom porteur d'affects douloureux. Un pronom qui change de substance, non sans peine, tout comme moi d'ailleurs.
J'ai la tête un peu trop pleine de pensées insensées qui m'abîment quand je ne sais plus à quel saint me vouer. Alors je les déverse là. Juste un peu. Le vent les portera.
Il faut que j'arrête d'importuner autrui avec mon mal-être. Il n'est personne pour l'entendre ou si peu. Mes mots sont comme des oiseaux blessés dont on aurait tordu les ailes. Ils essaient quand même de s'envoler, ils me font de la peine.
mardi 11 juin 2013
lundi 10 juin 2013
Dégriser
Une longue semaine de vide, un peu à côté de la plaque et du monde qui continue de tourner autour, sans moi. Sensation de déjà-vu : un peu triste, un peu mal ; très triste, très mal. Le gouffre à mes pieds, l'envie de se pencher, tomber. Pas forcément se relever. Une fois à terre, on ne peut pas tomber plus bas. Fluctuer au rythme des marées, quelques trouées de lumière dans le noir. Quelques mots attrapés de ci, de là, comme si on pouvait s'y raccrocher. Mais ça part dans tous les sens, ça s'effiloche et retour à la case départ. Si seulement... S'en aller très loin et ne plus pouvoir, surtout ne plus vouloir revenir. Mes traces de pas s'effacent derrière moi. Petit Poucet deviendra grand, plus besoin de cailloux, plutôt crever que traîner encore le baluchon usé des souvenirs et des larmes. Se traîner, toujours condamné à s'encombrer de soi. Pour rien. Je comprends, je crois, ce que l'on cherche désespérément dans l'amour. Le désir de se perdre dans l'autre, en échange le laisser prendre toute la place, pour s'oublier encore un peu, le temps que ça durera.
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