Je ne sais pas pourquoi il y a des moments où tu me manques. Comme des éclats de toi qui font mal, un rendez-vous qui n'aura jamais lieu, une mélodie qui fait remonter les souvenirs et donne envie de pleurer. Je ne sais pas pourquoi c'est aussi fugace et douloureux. Un point de côté tenace, un mal insidieux. Cela fait pourtant un moment que tu n'es plus là et les choses, petit à petit, ont repris leur place. Aujourd'hui, j'ai rangé l'appartement, fait un peu de ménage dans ma tête. Juste un peu. Tu as remarqué, si l'on n'y prend pas garde, qu'il y a toujours une petite place pour le désordre ? Il guette le moindre de nos faux pas et dès qu'il peut, il s'installe. Je travaille à lutter contre. Juste un peu. Pour éviter de me laisser submerger. Je crois que je te pleure parce que maintenant je peux me passer de toi. Je t'avais dit cela, un jour, je me souviens : "Je sais que je m'en remettrai, il le faudra bien, et c'est sans doute ça qui est le plus triste, que je puisse m'en remettre un jour".
Je suis en deuil de moi-même. Je ne sais plus dans quels mots me retrouver, parfois c'est seulement que tout me fait mal. Cette énorme désillusion qui me tombe sur les épaules comme une chape de plomb. Et toi qui n'es déjà plus qu'un pronom porteur d'affects douloureux. Un pronom qui change de substance, non sans peine, tout comme moi d'ailleurs.
J'ai la tête un peu trop pleine de pensées insensées qui m'abîment quand je ne sais plus à quel saint me vouer. Alors je les déverse là. Juste un peu. Le vent les portera.
Il faut que j'arrête d'importuner autrui avec mon mal-être. Il n'est personne pour l'entendre ou si peu. Mes mots sont comme des oiseaux blessés dont on aurait tordu les ailes. Ils essaient quand même de s'envoler, ils me font de la peine.
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