lundi 10 juin 2013

Dégriser

Une longue semaine de vide, un peu à côté de la plaque et du monde qui continue de tourner autour, sans moi. Sensation de déjà-vu : un peu triste, un peu mal ; très triste, très mal. Le gouffre à mes pieds, l'envie de se pencher, tomber. Pas forcément se relever. Une fois à terre, on ne peut pas tomber plus bas. Fluctuer au rythme des marées, quelques trouées de lumière dans le noir. Quelques mots attrapés de ci, de là, comme si on pouvait s'y raccrocher. Mais ça part dans tous les sens, ça s'effiloche et retour à la case départ. Si seulement... S'en aller très loin et ne plus pouvoir, surtout ne plus vouloir revenir. Mes traces de pas s'effacent derrière moi. Petit Poucet deviendra grand, plus besoin de cailloux, plutôt crever que traîner encore le baluchon usé des souvenirs et des larmes. Se traîner, toujours condamné à s'encombrer de soi. Pour rien. Je comprends, je crois, ce que l'on cherche désespérément dans l'amour. Le désir de se perdre dans l'autre, en échange le laisser prendre toute la place, pour s'oublier encore un peu, le temps que ça durera.

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