Dans le troisième tome du Secret des Cartographes, Apollonia est enceinte jusqu'aux oreilles, ce qui rend sa féminité de plus en plus difficile à cacher. Les intérêts de Cornelis entraînent nos compagnons courageux au cœur de l'Asie, dans des contrées encore mal connues des Européens et qui se révèlent dangereuses. Séparée de son amoureux, Apollonia va devoir pourtant faire preuve de courage pour affronter la vie avec son enfant sur le point de naître.
Ce qui est bien dans cette trilogie, c'est que comme on ne cesse jamais de découvrir de nouveaux horizons, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Le voyage est riche en enseignements et en rebondissements. Cette fois, c'est à l'Asie que s'intéresse l'auteure et ce sera donc l'occasion pour le lecteur d'apprendre quelques coutumes japonaises et chinoises, de découvrir d'autres cultures où les femmes sont, comme en Europe, considérées comme inférieures aux hommes. Finalement, la quête identitaire d'Apollonia lui aura permis de trouver sa place sur terre (je vous invite à découvrir par vous-même dans quel continent). L'auteure offre au lecteur une réflexion aussi belle que profonde sur le monde, les différentes cultures en nous faisant partager la richesse d'une aventure humaine et intellectuelle.
Ce fut un plaisir de rencontrer l'auteure avec l'une de mes classes : elle nous a parlé de son parcours d'écrivain et de la genèse du livre. C'est toujours un moment privilégié lorsqu'on peut échanger avec des gens passionnés et qui aiment ce qu'ils font. En plus, ce récit est tellement riche qu'il peut être exploité dans de nombreux domaines.
Mon enfant bientôt à naître, je tremble en démarrant ce troisième cahier. Ton père que j'ai tant aimé ne sera pas là pour ta naissance. Il pourrait m'arriver malheur à moi aussi - beaucoup de femmes meurent en couches et ce fut le cas de ma propre mère. Voilà pourquoi, moi, Apollonia, je me hâte de terminer ce long récit qui contiendra toute l'histoire de tes parents et de l'homme qui t'élèvera.
Quel que soit ton destin, mon enfant, n'oublie jamais que ton existence est le fruit du courage, de l'aventure et de l'amour. Comme toutes les vies, la tienne ne sera pas idéale ; elle s'achèvera par la souffrance et la mort. Mais si, comme nous, tu te bats pour ce que tu crois, ce que tu aimes, ce que tu es, elle vaudra la peine d'être vécue.
jeudi 31 mai 2012
lundi 28 mai 2012
Sophie Marvaud - Le secret des cartographes (tome 2)
Si Apollonia a été en partie démasquée, personne ne sait encore qu'elle est une femme à bord de l'Espérance. C'est donc sous l'identité du jeune peintre Apollonio qu'elle apporte son aide précieuse pour illustrer le routier qui recense les grands moments de ce périple. Mais son cœur bat en secret pour l'un de ses compagnons de voyage. Le dilemme est cruel entre risquer de perdre la liberté dont elle peut jouir pleinement et laisser s'exprimer ses sentiments...
C'est encore un bien palpitant voyage que nous propose Sophie Marvaud dans le second tome du Secret des cartographes. J'ai aimé sentir que je naviguais aux côtés de ces personnages devenus attachants. Notre héroïne est toujours aussi sympathique même si j'ai souri à ses émois amoureux dignes de Twilight. Je crois bien que c'est le lot de tout roman dit pour ados (comprenez ici "adolescentes"). En tout cas, c'est vraiment une série que je suis heureuse de lire. Je suis toujours aussi agréablement surprise de voir combien la dimension historique du roman se met au service de l'intrigue, intrigue dont les rebondissements sont toujours aussi intéressants à suivre.
Sous les feuillages qui tamisaient la lumière, la rivière était d'une clarté merveilleuse. Agenouillée, les noix sur les genoux, j'y trempai la main ; elle était délicieusement tiède. Des centaines d'oiseaux pépiaient au-dessus de nous, les cascades chantonnaient sur les pierres, et tout invitait à la détente. Je compris que si je ne me baignais pas dans cet endroit idyllique, je le regretterais toute ma vie.
C'est encore un bien palpitant voyage que nous propose Sophie Marvaud dans le second tome du Secret des cartographes. J'ai aimé sentir que je naviguais aux côtés de ces personnages devenus attachants. Notre héroïne est toujours aussi sympathique même si j'ai souri à ses émois amoureux dignes de Twilight. Je crois bien que c'est le lot de tout roman dit pour ados (comprenez ici "adolescentes"). En tout cas, c'est vraiment une série que je suis heureuse de lire. Je suis toujours aussi agréablement surprise de voir combien la dimension historique du roman se met au service de l'intrigue, intrigue dont les rebondissements sont toujours aussi intéressants à suivre.
Sous les feuillages qui tamisaient la lumière, la rivière était d'une clarté merveilleuse. Agenouillée, les noix sur les genoux, j'y trempai la main ; elle était délicieusement tiède. Des centaines d'oiseaux pépiaient au-dessus de nous, les cascades chantonnaient sur les pierres, et tout invitait à la détente. Je compris que si je ne me baignais pas dans cet endroit idyllique, je le regretterais toute ma vie.
mercredi 23 mai 2012
Véronique Sanson - Amoureuse
Je ne suis pas particulièrement fan de Véronique Sanson mais c'est parce que je connais finalement très peu ses chansons. Par contre, ce qui me laisse perplexe, c'est sa façon de chanter et ses effets de voix très accentués. Je trouve qu'elle en fait un peu trop et que c'est dommage parce qu'elle a quand même une très jolie voix. A l'occasion de la réédition de son premier album, j'ai découvert cette très belle interprétation de "Amoureuse".
Nous sommes en 1972, Véronique Sanson a donc 23 ans. En plus d'être très belle, elle chante incroyablement bien, sa voix est impeccable : à la fois intense et naturelle. La chanson qu'elle a composée elle-même rend compte de l'émoi amoureux : d'une façon extrêmement poétique et avec des mots simples, elle fait sentir toute la complexité de ce sentiment, la dépossession de soi et cet étrange mélange de bonheur et d'angoisse. C'est tout simplement magique de réussir à convoquer toutes ces nuances et de pouvoir cerner une sensation aussi fragile et aussi fugace dans une chanson.
Nous sommes en 1972, Véronique Sanson a donc 23 ans. En plus d'être très belle, elle chante incroyablement bien, sa voix est impeccable : à la fois intense et naturelle. La chanson qu'elle a composée elle-même rend compte de l'émoi amoureux : d'une façon extrêmement poétique et avec des mots simples, elle fait sentir toute la complexité de ce sentiment, la dépossession de soi et cet étrange mélange de bonheur et d'angoisse. C'est tout simplement magique de réussir à convoquer toutes ces nuances et de pouvoir cerner une sensation aussi fragile et aussi fugace dans une chanson.
jeudi 17 mai 2012
Patrick Avrane - Les chagrins d'amour
Après avoir écouté une émission traitant de ce thème sur France Inter pendant les vacances, j'ai eu envie de me pencher sur l'approche psychanalytique du sujet que propose Patrick Avrane dans son livre.
Etayant son propos d'un certain nombre de références littéraires (Werther, Tristant et Iseult, Roméo et Juliette...pour ne citer que les titres les plus connus), Patrick Avrane s'attache à décortiquer le chagrin d'amour et à en éclairer les différentes facettes. J'ai été intéressée par l'approche littéraire même si j'ai regretté que l'auteur ne fasse pas référence à Belle du Seigneur ou aux Fragments d'un discours amoureux. En revanche, j'ai été moins convaincue par certaines études de cas, sans doute parce que dès lors qu'on s'arrête sur des personnes réelles, elles perdent la dimension universelle des personnages de fiction. La dernière partie évoquant les frasques d'Anaïs Nin se tapant tour à tour son père et ses deux psychanalystes ne m'a pas convaincue non plus : je n'en ai pas vu l'intérêt et c'est bien dommage de finir sur cette mauvaise impression.
En tout cas, je retiens de ce livre une étude tout à fait intéressante sur La femme du boulanger de Pagnol dont j'aimerais beaucoup voir l'adaptation avec Raimu, et sur Le château des Carpathes de Jules Verne. Patrick Avrane réussit à faire ressortir de ces œuvres un mode de fonctionnement du sentiment amoureux qui est tout à fait instructif.
Et puis évidemment, ce livre a une résonance différente en chacun selon son vécu personnel. Et c'est peut-être dans le prologue de cet ouvrage que l'auteur touche au plus juste à propos de cette question en évoquant la figure d'Orphée.
Le chagrin d'amour naît de multiples causes, mais fait toujours irruption comme une condamnation sans appel, une sorte de mort. Certains, comme Werther, n'y survivent pas. D'autres le traversent, taciturne ou ressassant leur plainte, seul ou entouré. Tous cependant font figure de héros, au sens originel du mot, dans la mesure où ils se confrontent au plus profond des cataclysmes : la perte d'amour. Surmonter ce désastre, c'est faire un pas de plus dans la condition humaine, c'est, tel Orphée, revenir des enfers en laissant l'être aimé derrière soi. C'est aussi, nous dit Patrick Avrane, s'ouvrir à une connaissance de soi. Car, dans l'amour, il y a toujours une part de tromperie. On aime dans l'autre une image idéalisée, miroir de nos désirs - l'amour rend aveugle, dit-on. Dès lors, le chagrin décille. Il peut même nous révéler une vérité essentielle : cette faille en chacun qui fait qu'on n'est jamais tout pour l'autre. Et alors nous initier à une nécessité vitale : la capacité à être seul. Ainsi le chagrin d'amour est-il un des premiers pas vers l'âge adulte, une expérience de rupture : c'est Juliette s'opposant à sa famille pour aimer Roméo, jusqu'à la mort. Nourri aux chagrins amoureux de la littérature (Werther, Tristan et Yseut, Phèdre, ou même Amable, le boulanger de Pagnol) autant qu'à des expériences racontées au psychanalyste, ce livre nous montre aussi que la perte d'un être aimé ne peut être recouverte, le chagrin, lui, se traverse.
Etayant son propos d'un certain nombre de références littéraires (Werther, Tristant et Iseult, Roméo et Juliette...pour ne citer que les titres les plus connus), Patrick Avrane s'attache à décortiquer le chagrin d'amour et à en éclairer les différentes facettes. J'ai été intéressée par l'approche littéraire même si j'ai regretté que l'auteur ne fasse pas référence à Belle du Seigneur ou aux Fragments d'un discours amoureux. En revanche, j'ai été moins convaincue par certaines études de cas, sans doute parce que dès lors qu'on s'arrête sur des personnes réelles, elles perdent la dimension universelle des personnages de fiction. La dernière partie évoquant les frasques d'Anaïs Nin se tapant tour à tour son père et ses deux psychanalystes ne m'a pas convaincue non plus : je n'en ai pas vu l'intérêt et c'est bien dommage de finir sur cette mauvaise impression.
En tout cas, je retiens de ce livre une étude tout à fait intéressante sur La femme du boulanger de Pagnol dont j'aimerais beaucoup voir l'adaptation avec Raimu, et sur Le château des Carpathes de Jules Verne. Patrick Avrane réussit à faire ressortir de ces œuvres un mode de fonctionnement du sentiment amoureux qui est tout à fait instructif.
Et puis évidemment, ce livre a une résonance différente en chacun selon son vécu personnel. Et c'est peut-être dans le prologue de cet ouvrage que l'auteur touche au plus juste à propos de cette question en évoquant la figure d'Orphée.
Le chagrin d'amour naît de multiples causes, mais fait toujours irruption comme une condamnation sans appel, une sorte de mort. Certains, comme Werther, n'y survivent pas. D'autres le traversent, taciturne ou ressassant leur plainte, seul ou entouré. Tous cependant font figure de héros, au sens originel du mot, dans la mesure où ils se confrontent au plus profond des cataclysmes : la perte d'amour. Surmonter ce désastre, c'est faire un pas de plus dans la condition humaine, c'est, tel Orphée, revenir des enfers en laissant l'être aimé derrière soi. C'est aussi, nous dit Patrick Avrane, s'ouvrir à une connaissance de soi. Car, dans l'amour, il y a toujours une part de tromperie. On aime dans l'autre une image idéalisée, miroir de nos désirs - l'amour rend aveugle, dit-on. Dès lors, le chagrin décille. Il peut même nous révéler une vérité essentielle : cette faille en chacun qui fait qu'on n'est jamais tout pour l'autre. Et alors nous initier à une nécessité vitale : la capacité à être seul. Ainsi le chagrin d'amour est-il un des premiers pas vers l'âge adulte, une expérience de rupture : c'est Juliette s'opposant à sa famille pour aimer Roméo, jusqu'à la mort. Nourri aux chagrins amoureux de la littérature (Werther, Tristan et Yseut, Phèdre, ou même Amable, le boulanger de Pagnol) autant qu'à des expériences racontées au psychanalyste, ce livre nous montre aussi que la perte d'un être aimé ne peut être recouverte, le chagrin, lui, se traverse.
vendredi 11 mai 2012
Sophie Marvaud - Le secret des cartographes (tome 1)
Apollonia Orazeschi est la fille d'un peintre renommé et elle-même est une jeune artiste au talent prometteur. Mais au XVIIème siècle, être une femme rend difficile l'accomplissement d'un destin qu'on croyait tout tracé Alors qu'elle accepte d'exercer son talent dans l'ombre, elle est un jour violée par un élève de son père. Le coupable est jugé mais le poids de la parole d'une femme pèse peu et de façon tout à fait injuste, c'est elle qui est désignée comme coupable et contrainte d'épouser son agresseur. Torturée, abandonnée par les siens, elle n'a d'autre issue que de fuir. Elle se dissimule sous le déguisement d'un moine capucin, frère Paolo, et décide de tenter sa chance à l'autre bout du monde. Le négociant hollandais Cornelis van Fleet rassemble en effet un équipage de jeunes gens prêts à l'aider dans sa tâche : réunir les cartes les plus récentes sur la région du Pacifique Sud et partir à la conquête commerciale de ce continent inconnu. Pour frère Paolo, c'est le rêve d'une nouvelle vie qui se dessine...
Voilà un premier tome très prometteur. Je me suis très vite attachée au personnage d'Apollonia. Dans une société où les femmes sont privées de droit, elle trouve le courage de faire face à l'adversité. Elle recommence une nouvelle vie, ce qui n'empêche pas le lecteur de partager ses doutes et ses peurs. Le livre est très intéressant, très documenté historiquement et c'est vraiment un roman d'aventures prenant, riche en rebondissements. On apprend aussi plein de choses sur la peinture italienne et la peinture hollandaise de l'époque. Ça me plaît bien, je ne pense donc pas tarder à lire la suite.
-Frère Paolo, m'a-t-on dit ? demanda le négociant.
-Oui, monsieur.
-Capucin, à ce que je vois.
-Oui, monsieur.
-Hum... Et tu recherches... "gloire et fortune" ? Que va penser François d'Assises depuis le paradis ?
Sa voix était sèche et tranchante. Mais tout le vin que j'avais bu depuis le matin m'inspirait et me déliait la langue.
-Je ne cherche pas vraiment gloire et fortune, monsieur. J'ai plutôt pensé que les jeunes gens aventureux avaient besoin, comme tout le monde, d'un confesseur. J'aimerais beaucoup les accompagner et les guider sur le chemin du Seigneur, à travers les épreuves qu'ils vont sûrement rencontrer... Sans rien faire moi-même qui soit contraire à l'esprit de charité de notre ordre, évidemment.
Le négociant éclata d'un rire plus que bienveillant que je ne l'aurais imaginé. Sa fille sursauta et se frotta les yeux comme si on venait de la réveiller.
-Ah, ah, ah ! Frère Paolo, tu veux le beurre et l'argent du beurre ! L'aventure et la sécurité ! La reconnaissance divine et une aventure terrestre passionnante !
Voilà un premier tome très prometteur. Je me suis très vite attachée au personnage d'Apollonia. Dans une société où les femmes sont privées de droit, elle trouve le courage de faire face à l'adversité. Elle recommence une nouvelle vie, ce qui n'empêche pas le lecteur de partager ses doutes et ses peurs. Le livre est très intéressant, très documenté historiquement et c'est vraiment un roman d'aventures prenant, riche en rebondissements. On apprend aussi plein de choses sur la peinture italienne et la peinture hollandaise de l'époque. Ça me plaît bien, je ne pense donc pas tarder à lire la suite.
-Frère Paolo, m'a-t-on dit ? demanda le négociant.
-Oui, monsieur.
-Capucin, à ce que je vois.
-Oui, monsieur.
-Hum... Et tu recherches... "gloire et fortune" ? Que va penser François d'Assises depuis le paradis ?
Sa voix était sèche et tranchante. Mais tout le vin que j'avais bu depuis le matin m'inspirait et me déliait la langue.
-Je ne cherche pas vraiment gloire et fortune, monsieur. J'ai plutôt pensé que les jeunes gens aventureux avaient besoin, comme tout le monde, d'un confesseur. J'aimerais beaucoup les accompagner et les guider sur le chemin du Seigneur, à travers les épreuves qu'ils vont sûrement rencontrer... Sans rien faire moi-même qui soit contraire à l'esprit de charité de notre ordre, évidemment.
Le négociant éclata d'un rire plus que bienveillant que je ne l'aurais imaginé. Sa fille sursauta et se frotta les yeux comme si on venait de la réveiller.
-Ah, ah, ah ! Frère Paolo, tu veux le beurre et l'argent du beurre ! L'aventure et la sécurité ! La reconnaissance divine et une aventure terrestre passionnante !
jeudi 10 mai 2012
La mare aux souvenirs
J'ai pris dans une vieille armoire
Quelques souvenirs froissés
Lambeaux de lumière illusoires
Que j'ai tant chéris et aimés
Navigue à vue, matelot
De quoi demain sera-t-il fait ?
Au loin j'aperçois les falots
Est-ce le rivage que je cherchais ?
Une fois la tempête apaisée
Mer d'huile et pâle indifférence
Je ne pouvais imaginer
Que l'accalmie ruinait ma chance
Je me suis lancée sous la lune
A l'assaut vain de mes regrets
La quête annonce l'infortune
L'astre arbore un rictus mauvais
A l'ombre des nuits importunes
Patiente et lasse de souffrir
Attirée par la fosse brune
Je plonge dans la mare aux souvenirs
14.02.2012
Quelques souvenirs froissés
Lambeaux de lumière illusoires
Que j'ai tant chéris et aimés
Navigue à vue, matelot
De quoi demain sera-t-il fait ?
Au loin j'aperçois les falots
Est-ce le rivage que je cherchais ?
Une fois la tempête apaisée
Mer d'huile et pâle indifférence
Je ne pouvais imaginer
Que l'accalmie ruinait ma chance
Je me suis lancée sous la lune
A l'assaut vain de mes regrets
La quête annonce l'infortune
L'astre arbore un rictus mauvais
A l'ombre des nuits importunes
Patiente et lasse de souffrir
Attirée par la fosse brune
Je plonge dans la mare aux souvenirs
14.02.2012
mercredi 9 mai 2012
Encourager le retour du soleil
C'est dans cette entreprise aussi noble que désespérée que s'est lancée Leiloona avec le Soleilthon.
Il s'agit pour les blogueurs volontaires de proposer leur chanson du moment ; ensuite à chacun d'improviser une petite danse du soleil en croisant les doigts pour que ça marche.
Pour ma part, ce fut sans surprise La Grande Sophie dont je vous ai parlé il y a quelques jours mais vous pourrez aussi écouter des artistes aussi variés que Cœur de Pirate, James Blunt, Michel Telo, Christophe Willem, Norah Jones, Gotye, Jean-Louis Aubert, Jason Mraz, Charles Aznavour ou Petula Clark.
A défaut de chasser les nuages, ça nous plonge dans une belle ambiance printanière : ouvrez grands vos oreilles, c'est par ici que ça se passe.
Il s'agit pour les blogueurs volontaires de proposer leur chanson du moment ; ensuite à chacun d'improviser une petite danse du soleil en croisant les doigts pour que ça marche.
Pour ma part, ce fut sans surprise La Grande Sophie dont je vous ai parlé il y a quelques jours mais vous pourrez aussi écouter des artistes aussi variés que Cœur de Pirate, James Blunt, Michel Telo, Christophe Willem, Norah Jones, Gotye, Jean-Louis Aubert, Jason Mraz, Charles Aznavour ou Petula Clark.
A défaut de chasser les nuages, ça nous plonge dans une belle ambiance printanière : ouvrez grands vos oreilles, c'est par ici que ça se passe.
mardi 8 mai 2012
Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
Quoi de plus efficace pour me donner envie de lire un roman qu'un dithyrambique article rédigé par Leiloona ? Aleks et Brisco Johansson sont deux frères jumeaux âgés de dix ans. Ils vivent heureux à Petite Terre avec leurs parents. Alors que le vieux roi vient de mourir, ils insistent pour aller voir son corps sur la place du village. Mais il se produit alors un événement étrange. Le mort se redresse sur son séant et adresse un énigmatique avertissement à Aleks qui est le seul à pouvoir le voir et l'entendre : "Attention au feu qui brûle". Mais c'est surtout avec l'enlèvement de Brisco que les événements
tragiques vont se précipiter. Son père aidé par le nain Halfred et la
vieille sorcière Brit réussiront-ils à le sauver ?
Le chagrin du roi mort est à la fois un roman d'aventures et une épopée empreinte d'humanité. Le destin des personnages n'est pas tracé à l'avance : chacun suit la voie sur laquelle son existence l'a mené, parfois à contre-courant de ses désirs. L'auteur est un conteur remarquable, il fait flirter son histoire avec le merveilleux mais cela ne l'empêche pas de montrer combien la vie est modelée par les choix que l'on fait. Un récit tout en délicatesse, fort en émotions et qu'on ne lâche pas tant qu'on n'a pas atteint la dernière page. Cela m'a fait un peu penser au Seigneur des Anneaux et à A la Croisée des Mondes. Les personnages ont tous une personnalité singulière et marquante : qu'il s'agisse de l'impitoyable Guérolf ou de la Louve à la détermination sans faille, de Fenris le guerrier ou d'Aleks le soldat en proie au doute, chacun apprendra à composer avec le monde qui l'entoure. C'est finalement une histoire simple, mais surtout universelle et magnifiquement écrite. Une histoire qui ne tombe pas dans la facilité de sentiments trop bien pensants mais qui laisse toute sa place à la réflexion sur le poids des décisions, une histoire empreinte de gravité et d'espoir, une histoire extraordinaire et simple comme celle de tout un chacun. Et sans doute l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire.
« Je t'ai promis la vérité, commença-t-elle. Là voilà. Pardonne-moi si elle te blesse. Tu penses que nous t'avons arraché à ta famille. Mais elle n'était pas ta famille. Pas plus que nous ne le sommes. Ils t'ont recueilli autrefois quand tu étais un bébé, tu n'avais qu'un jour, et ils ne te l'ont jamais dit.
_ C'est pas vrai! Cria-t-il . C'est pas vrai!
Et il plaqua les mains sur ses oreilles.
Elle ignora ses cris.
_ Tu ne leur ressembles pas. Tu n'as pas le même nez, ni la même bouche, tu n'as pas les mêmes yeux, pas les mêmes mains ni les mêmes cheveux...Tu n'as rien de commun avec eux. As-tu déjà réfléchi à ça? Non, tu n'y a jamais réfléchi... Si tu l'avais fait, tu aurais bien vu que tu n'es pas des leurs. Mais ça ne doit pas te rendre triste. Ta nouvelle vie sera bien plus belle, tu verras...
_ Taisez-vous! Cria-t-il encore. C'est pas vrai!
_ Nous t'avons recueilli..., continua-t-elle.
_ Vous m'avez volé! Cria-t-il. Je veux rentrer chez moi!
_ Nous t'avons... pris parce que tu mérites mieux que ce que tu avais. Je ne veux pas dire du mal des tiens, mais leur monde était trop... petit pour toi, leur horizon trop court. Nous t'enlevons quelque chose, mais nous te donnerons beaucoup mieux. Tu le comprendras avec le temps, Fenris...
_ Je m'appelle Brisco! Fit-il, la voix étouffée de sanglots. Brisco!
Le chagrin du roi mort est à la fois un roman d'aventures et une épopée empreinte d'humanité. Le destin des personnages n'est pas tracé à l'avance : chacun suit la voie sur laquelle son existence l'a mené, parfois à contre-courant de ses désirs. L'auteur est un conteur remarquable, il fait flirter son histoire avec le merveilleux mais cela ne l'empêche pas de montrer combien la vie est modelée par les choix que l'on fait. Un récit tout en délicatesse, fort en émotions et qu'on ne lâche pas tant qu'on n'a pas atteint la dernière page. Cela m'a fait un peu penser au Seigneur des Anneaux et à A la Croisée des Mondes. Les personnages ont tous une personnalité singulière et marquante : qu'il s'agisse de l'impitoyable Guérolf ou de la Louve à la détermination sans faille, de Fenris le guerrier ou d'Aleks le soldat en proie au doute, chacun apprendra à composer avec le monde qui l'entoure. C'est finalement une histoire simple, mais surtout universelle et magnifiquement écrite. Une histoire qui ne tombe pas dans la facilité de sentiments trop bien pensants mais qui laisse toute sa place à la réflexion sur le poids des décisions, une histoire empreinte de gravité et d'espoir, une histoire extraordinaire et simple comme celle de tout un chacun. Et sans doute l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire.
« Je t'ai promis la vérité, commença-t-elle. Là voilà. Pardonne-moi si elle te blesse. Tu penses que nous t'avons arraché à ta famille. Mais elle n'était pas ta famille. Pas plus que nous ne le sommes. Ils t'ont recueilli autrefois quand tu étais un bébé, tu n'avais qu'un jour, et ils ne te l'ont jamais dit.
_ C'est pas vrai! Cria-t-il . C'est pas vrai!
Et il plaqua les mains sur ses oreilles.
Elle ignora ses cris.
_ Tu ne leur ressembles pas. Tu n'as pas le même nez, ni la même bouche, tu n'as pas les mêmes yeux, pas les mêmes mains ni les mêmes cheveux...Tu n'as rien de commun avec eux. As-tu déjà réfléchi à ça? Non, tu n'y a jamais réfléchi... Si tu l'avais fait, tu aurais bien vu que tu n'es pas des leurs. Mais ça ne doit pas te rendre triste. Ta nouvelle vie sera bien plus belle, tu verras...
_ Taisez-vous! Cria-t-il encore. C'est pas vrai!
_ Nous t'avons recueilli..., continua-t-elle.
_ Vous m'avez volé! Cria-t-il. Je veux rentrer chez moi!
_ Nous t'avons... pris parce que tu mérites mieux que ce que tu avais. Je ne veux pas dire du mal des tiens, mais leur monde était trop... petit pour toi, leur horizon trop court. Nous t'enlevons quelque chose, mais nous te donnerons beaucoup mieux. Tu le comprendras avec le temps, Fenris...
_ Je m'appelle Brisco! Fit-il, la voix étouffée de sanglots. Brisco!
lundi 7 mai 2012
Cache-cache
Quand la nuit estompe les contours
La trompeuse illusion
S'avance à pas de velours
Et brouille mon champ de vision
Telle une lune pâmée
Envoûtante et vaporeuse
Le doux parfum de l'été
Enivre la belle amoureuse
Les fragrances de l'oubli
S'étendent en doux flocons
Mais à l'ombre du souci
Fleurit la blanche émotion
Du rêve étourdi naît la page
Que je noircis au fil des jours
Pour y saisir, transie, l'image
Tremblotante de mon amour
13.02.2012
La trompeuse illusion
S'avance à pas de velours
Et brouille mon champ de vision
Telle une lune pâmée
Envoûtante et vaporeuse
Le doux parfum de l'été
Enivre la belle amoureuse
Les fragrances de l'oubli
S'étendent en doux flocons
Mais à l'ombre du souci
Fleurit la blanche émotion
Du rêve étourdi naît la page
Que je noircis au fil des jours
Pour y saisir, transie, l'image
Tremblotante de mon amour
13.02.2012
dimanche 6 mai 2012
Angélique Villeneuve - Un territoire
Et encore une perle découverte chez Clara :
Ce livre commence de manière étrange. Une femme qui n'est pas nommée recueille un chat : ces deux êtres esseulés s'apprivoisent. La femme semble craindre que le Fils ou la Fille fasse du mal à cet animal. Elle mène une vie misérable, préparant les repas et lavant le linge de ces enfants devenus grands et qui se montrent hostiles à son égard. Elle dort sur un matelas humide à même le sol. Pourtant elle ne semble pas affectée outre mesure par son sort. Elle prend même du plaisir à la répétition des tâches qui l'occupent au quotidien. Et c'est par le biais de l'écriture que l'auteure redonne à son héroïne une forme de dignité ; les mots délimitent le territoire de son existence et lui permettent de s'ouvrir peu à peu. On apprend ainsi progressivement pourquoi elle est si isolée, on découvrira au fil des pages ce qui l'a menée ici. Comme un peintre donnant vie à son tableau, Angélique Villeneuve nous rend familière cette atmosphère oppressante, cette vie au ralenti qui puise son sens dans le souvenir. Nul sentiment de pathos ou d'horreur ne se dégage de ces pages au contenu pourtant sordide ; l'innocence de l'héroïne nous donne à entrevoir les événements qui ont chamboulé son existence et il s'en dégage une étonnante résignation malgré tout empreinte de nostalgie. J'ai aimé cette écriture délicate, cette atmosphère suggestive et la manière dont les mots nous emportent tout en retenue vers une forme d'espoir.
Maintenant ils doivent avoir fini. Elle rince le bol dans lequel elle vient de picorer un reste de haricots blancs, l'essuie. Le Garçon appelle.
Il ne dit jamais son nom.
Ce qu'il crie n'est pas un mot. Il la crie, elle, et pas elle exactement, mais ce qu'elle transporte, ce qu'elle peut faire, sa force, son mouvement.
Les mots et même leur ton ne la blessent plus depuis longtemps. Rien des enfants ne vient plus perforer sa poitrine. Ils croient la dominer, pourtant. Ils s'imaginent que sous leurs yeux, elle se recroqueville, courant de droite à gauche à la façon d'une musaraigne, dans un espace délimité par leurs bras, leurs corps arqués. Ils ignorent tout de ce qu'elle est, à l'intérieur de ces limites. Lui inventent un cœur haché qui n'existe pas.
Ce livre commence de manière étrange. Une femme qui n'est pas nommée recueille un chat : ces deux êtres esseulés s'apprivoisent. La femme semble craindre que le Fils ou la Fille fasse du mal à cet animal. Elle mène une vie misérable, préparant les repas et lavant le linge de ces enfants devenus grands et qui se montrent hostiles à son égard. Elle dort sur un matelas humide à même le sol. Pourtant elle ne semble pas affectée outre mesure par son sort. Elle prend même du plaisir à la répétition des tâches qui l'occupent au quotidien. Et c'est par le biais de l'écriture que l'auteure redonne à son héroïne une forme de dignité ; les mots délimitent le territoire de son existence et lui permettent de s'ouvrir peu à peu. On apprend ainsi progressivement pourquoi elle est si isolée, on découvrira au fil des pages ce qui l'a menée ici. Comme un peintre donnant vie à son tableau, Angélique Villeneuve nous rend familière cette atmosphère oppressante, cette vie au ralenti qui puise son sens dans le souvenir. Nul sentiment de pathos ou d'horreur ne se dégage de ces pages au contenu pourtant sordide ; l'innocence de l'héroïne nous donne à entrevoir les événements qui ont chamboulé son existence et il s'en dégage une étonnante résignation malgré tout empreinte de nostalgie. J'ai aimé cette écriture délicate, cette atmosphère suggestive et la manière dont les mots nous emportent tout en retenue vers une forme d'espoir.
Maintenant ils doivent avoir fini. Elle rince le bol dans lequel elle vient de picorer un reste de haricots blancs, l'essuie. Le Garçon appelle.
Il ne dit jamais son nom.
Ce qu'il crie n'est pas un mot. Il la crie, elle, et pas elle exactement, mais ce qu'elle transporte, ce qu'elle peut faire, sa force, son mouvement.
Les mots et même leur ton ne la blessent plus depuis longtemps. Rien des enfants ne vient plus perforer sa poitrine. Ils croient la dominer, pourtant. Ils s'imaginent que sous leurs yeux, elle se recroqueville, courant de droite à gauche à la façon d'une musaraigne, dans un espace délimité par leurs bras, leurs corps arqués. Ils ignorent tout de ce qu'elle est, à l'intérieur de ces limites. Lui inventent un cœur haché qui n'existe pas.
samedi 5 mai 2012
Annie Saumont - Le tapis du salon
Je ne suis pas particulièrement friande de nouvelles, je trouve que c'est un exercice périlleux pour les auteurs et que le résultat est souvent décevant. Mais il existe pourtant des pépites : j'ai lu la chronique de Clara sur ce recueil et il aurait été difficile après cela de ne pas se laisser tenter.
J'ai appris que cette auteure écrivait exclusivement des nouvelles, un genre dans lequel elle excelle : elle a su me faire entrer dans un univers semblable à nul autre. Les récits sont souvent très courts, parfois obscurs... on apprend à apprivoiser le style au fil des pages même si certaines histoires m'ont tout de même échappé. C'est assez difficile d'en parler car elle a une manière d'écrire unique : au début, on se sent surpris, voire réticent, et puis petit à petit, c'est comme une toile d'araignée qui se referme sur le lecteur. En apnée, on est partagé entre le désir de savourer chaque phrase et celui, impatient, de découvrir ce qui arrive au personnage cabossé qui semble nous mener en bateau depuis la première ligne. Car Annie Saumont nous entraîne dans un voyage mystérieux à la découverte d'une nature humaine qui flirte avec la folie, la solitude, la souffrance et le mal. Mais le tout est raconté le plus souvent avec une innocence désarmante qui rend la chute encore plus terrible. Au lecteur de démêler l'écheveau du vrai et du faux, de savourer la polyphonie de certains textes, entre lyrisme et cynisme. C'est un recueil à la mélodie envoûtante qu'il faut déguster de la première à la dernière page, comme une nourriture étrange et délicieuse. Cela m'a un peu fait penser à "Macario", une nouvelle remarquable de Juan Rulfo qui m'avait plu pour les mêmes raisons. Ce qui est sûr, c'est que je suis ravie d'avoir découvert une auteure de nouvelles française aussi talentueuse et je vais suivre ce qu'elle a fait de plus près.
Pour vous faire une idée, voilà le début de "Falaises", l'un des textes que j'ai préférés :
J'ai appris que cette auteure écrivait exclusivement des nouvelles, un genre dans lequel elle excelle : elle a su me faire entrer dans un univers semblable à nul autre. Les récits sont souvent très courts, parfois obscurs... on apprend à apprivoiser le style au fil des pages même si certaines histoires m'ont tout de même échappé. C'est assez difficile d'en parler car elle a une manière d'écrire unique : au début, on se sent surpris, voire réticent, et puis petit à petit, c'est comme une toile d'araignée qui se referme sur le lecteur. En apnée, on est partagé entre le désir de savourer chaque phrase et celui, impatient, de découvrir ce qui arrive au personnage cabossé qui semble nous mener en bateau depuis la première ligne. Car Annie Saumont nous entraîne dans un voyage mystérieux à la découverte d'une nature humaine qui flirte avec la folie, la solitude, la souffrance et le mal. Mais le tout est raconté le plus souvent avec une innocence désarmante qui rend la chute encore plus terrible. Au lecteur de démêler l'écheveau du vrai et du faux, de savourer la polyphonie de certains textes, entre lyrisme et cynisme. C'est un recueil à la mélodie envoûtante qu'il faut déguster de la première à la dernière page, comme une nourriture étrange et délicieuse. Cela m'a un peu fait penser à "Macario", une nouvelle remarquable de Juan Rulfo qui m'avait plu pour les mêmes raisons. Ce qui est sûr, c'est que je suis ravie d'avoir découvert une auteure de nouvelles française aussi talentueuse et je vais suivre ce qu'elle a fait de plus près.
Pour vous faire une idée, voilà le début de "Falaises", l'un des textes que j'ai préférés :
Chaque jour il allait se baigner. Il prenait le sentier des douaniers
dans le soleil ou la brume. Il sifflotait, léger, portant sous le
blue-jean et le caban de toile un slip de bain rouge et une chemise
jaune. Ou bien un slip fauve, un tee-shirt bariolé. Ou encore - Mais
qu'importe. Au bout du chemin, il montait parmi les rochers, grimpait
entre deux blocs de granit couverts de mousse.
Les falaises. Il avait coutume de plonger des falaises à l'heure où la mer était haute. Il lisait les heures de marée vers le tableau des pêcheries. Son métier ? Surveillant des côtes. Occasionnellement, poète.
Ce matin-là. Il avait vu dans le journal l'annonce d'un concours de poésie. Concours national. Premier prix : le tour du monde. En un mois. Avec des arrêts fréquents au bord de l'eau. Au bord d'un fleuve ou d'une rivière. Au bord d'une énorme piscine dans un hôtel luxueux à 3000 euros la chambre. Mais surtout au bord de la mer. C'était le Printemps des Poètes, organisé par les villes maritimes. Les villes où gronde la tourmente.
LE VENT. Le sujet du poème. Parce que le vent battait les côtes de ce pays. Il en avait déjà une première strophe.
Vent égrenant les lavandes
Lavandières au vent vivant
Vent derrière et vent devant
Filles marchant sur la lande
Et voulant revivre un avant
Refrain d'un poème qui serait une chanson :
Vent droit vent de revers
Vendôme et Vancouver
Ventre-saint-gris diable vauvert
Tu as mis ton pull à l'envers
Il habitait une maisonnette à la limite des sables. Seul. Il aimait la mer le vent la poésie. Dans cette région la bourrasque est sauvage. Dès le mois d'avril il se baignait chaque jour. Après le bain un souffle inouï lui tenait lieu de serviette et le fouettait jusqu'à le rendre sec. Le rendre heureux.
Les falaises. Il avait coutume de plonger des falaises à l'heure où la mer était haute. Il lisait les heures de marée vers le tableau des pêcheries. Son métier ? Surveillant des côtes. Occasionnellement, poète.
Ce matin-là. Il avait vu dans le journal l'annonce d'un concours de poésie. Concours national. Premier prix : le tour du monde. En un mois. Avec des arrêts fréquents au bord de l'eau. Au bord d'un fleuve ou d'une rivière. Au bord d'une énorme piscine dans un hôtel luxueux à 3000 euros la chambre. Mais surtout au bord de la mer. C'était le Printemps des Poètes, organisé par les villes maritimes. Les villes où gronde la tourmente.
LE VENT. Le sujet du poème. Parce que le vent battait les côtes de ce pays. Il en avait déjà une première strophe.
Vent égrenant les lavandes
Lavandières au vent vivant
Vent derrière et vent devant
Filles marchant sur la lande
Et voulant revivre un avant
Refrain d'un poème qui serait une chanson :
Vent droit vent de revers
Vendôme et Vancouver
Ventre-saint-gris diable vauvert
Tu as mis ton pull à l'envers
Il habitait une maisonnette à la limite des sables. Seul. Il aimait la mer le vent la poésie. Dans cette région la bourrasque est sauvage. Dès le mois d'avril il se baignait chaque jour. Après le bain un souffle inouï lui tenait lieu de serviette et le fouettait jusqu'à le rendre sec. Le rendre heureux.
vendredi 4 mai 2012
La Grande Sophie
Ça a commencé avec une chanson entendue à la radio il y a déjà quelques temps :
Une mélodie entraînante pour des paroles touchantes, une voix suave et énergique, des notes qui résonnent longtemps dans la tête. Des trouvailles qui m'ont plu au niveau des paroles : "Ne m'oublie pas dans tes poches petit bouton perdu" et une montée en intensité au fil de la chanson. Une jolie découverte et une impression favorable confortée par l'interview de La Grande Sophie à On n'est pas couché. Un album mélancolique et plus intimiste que les précédents, au titre évocateur : "La place du fantôme" et une chanteuse obsédée par le temps qui passe. Des ingrédients qui semblaient faits pour me séduire et effectivement, quelques morceaux ont résonné en moi avec justesse.
"Tu ne viendras peut-être jamais" est l'une de mes préférées parce que les paroles autant que la mélodie me font chavirer le cœur. "Ma radio" aussi est très envoûtante. A travers des mots simples, La Grande Sophie chante la solitude et la tristesse, sans pour autant sombrer dans le mélo. C'est empreint de poésie et ça touche à l'universel, je crois que c'est pour ça que c'est si beau.
mercredi 2 mai 2012
Ruta Sepetys - Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre
Ce livre m'a séduite par sa couverture qui annonce la couleur : les camps, le froid, l'espoir ; un récit bouleversant en perspective. Lina est une jeune Lituanienne de seize ans. Elle vit avec ses parents et son petit frère de dix ans, Jonas. Le père est professeur à l'université et Lina fait preuve d'un talent de dessinatrice exceptionnel. Elle doit intégrer une école d'art. Mais par un soir de 1941, le NKVD débarque et ordonne à la famille de réunir le nécessaire dans une valise. Le père est absent mais Lina le revoit furtivement avant qu'ils soient définitivement séparés. Il lui fait promettre de continuer à dessiner et lui dit qu'il reconnaîtra toujours sa signature, cela lui permettra de savoir qu'elle va bien, où qu'elle soit. Lina, sa mère et son frère vont ensuite être emmenés avec des centaines d'autres personnes. Entassés dans des wagons à bestiaux, ils vont passer six semaines dans un train, ignorant où on les emmène. Lina fait la connaissance d'Andrius, un jeune homme de dix-sept ans avec qui elle se lie d'amitié. Survivant dans des conditions à peine imaginables, Lina dessine ce qui l'entoure, pour mettre des images sur l'indicible, espérant aussi que son père recevra ses messages, et surtout qu'il aille bien. Déportés en Sibérie, ceux que le NKVD traite de "fascistes" doivent travailler une terre aussi dure que la pierre, à peine traités comme des humains, recevant tout juste de quoi subsister.
Je fermai la porte des toilettes et entrevis mon visage dans la glace. Je n'avais pas la moindre idée de la vitesse à laquelle il allait changer, se faner. Si je l'avais seulement pressenti, j'aurais fixé avec attention mon image, j'aurais essayé de la mémoriser. C'était la dernière fois que je pouvais me regarder dans un véritable miroir ; je n'en aurais plus l'occasion avant une décennie, et même plus.
J'ai aimé dans ce livre en apprendre un peu plus sur la déportation des populations Baltes durant la Seconde Guerre Mondiale. L'auteure est la fille d'un réfugié lituanien qui a eu la chance de pouvoir quitter le pays mais elle a choisi de s'intéresser à ceux qui avaient été déportés, elle a recueilli beaucoup de témoignages pour faire entendre leurs voix. C'est une entreprise tout à fait louable mais je n'ai pas été véritablement transportée par le roman. Parce que j'ai eu justement le sentiment que le récit peinait à trouver le ton juste entre le témoignage et l'histoire romancée. Ruta Sepetys a choisi de raconter l'histoire du point de vue de Lina et il y a de jolis passages, notamment dans le va-et-vient entre l'existence de Lina déportée et sa vie d'avant. J'ai aussi trouvé touchants les moments où est évoqué son rapport au dessin et à Munch. Mais à mes yeux, le style n'est pas suffisamment travaillé alors que le propos était d'une densité qui promettait pourtant de belles pages. Un joli roman, mais pas inoubliable pour autant et qui n'a pas satisfait à mes attentes.
mardi 1 mai 2012
Rêver de l'Irlande
Je ne connais pas l'Irlande. Pourtant c'est un pays qui m'attire. Ses paysages de pierre et de verdure, ses ciels gris à l'infini, sa nature sauvage.C'est précisément cette apparente hostilité qui me la rend si chère. A mon Irlande de carte postale s'ajoutent en mélodie de fond les chansons de Damien Rice, colorées par la virtuosité d'un Beckett et l'impertinence d'un Ken Bruen. Un mélange détonnant d'où ressort ce cocktail inimitable d'humour, de mélancolie et d'impertinence.
C'est donc avec un sentiment partagé d'excitation et d'appréhension que je me suis lancée dans la lecture de deux romans de Sorj Chalandon : Mon traître et Retour à Killybegs. Sorj Chalandon est un journaliste qui a couvert durant de nombreuses années le conflit qui opposait l'IRA aux Britanniques. Il est alors devenu ami avec Denis Donaldson, figure importante de l'IRA. Cet homme a beaucoup compté dans sa vie ; c'est pourquoi il a été profondément meurtri lorsqu'il a appris en 2005 que depuis plus de vingt ans, cet homme avait trahi la cause qu'il défendait.
J'ai été touchée par l'interview que Sorj Chalandon a donnée au Nouvel Obs lors de la sortie de Mon traître. Non seulement, il est passionnant de l'écouter parce qu'il revient de façon éclairante sur la genèse de son roman mais en plus il explique avec une simplicité et une fragilité profondément touchantes la blessure que cette trahison a provoquée chez lui. Il a choisi de raconter cette histoire par le biais d'un roman parce qu'il était incapable de le faire en tant que journaliste, étant beaucoup trop proche du personnage principal de l'histoire. Denis Donaldson est donc devenu Tyrone Meehan et Sorj Chalandon a pris les traits d'un jeune luthier parisien, Antoine, tombé amoureux de l'Irlande, des Irlandais et de cette cause qu'ils défendaient jusqu'à la mort. Ce qui m'a le plus fascinée, c'est la relation qui se crée entre Tyrone et Antoine, cette amitié fraternelle (et même paternelle), la manière dont Sorj Chalandon a rendu compte de l'incompréhension : comment du jour au lendemain, cet homme reconnu et aimé est devenu pour lui "son" traître, en même temps que celui de toute une nation. Et le doute que cette trahison entraîne à propos de l'amitié, ce retour égoïste (mais tellement humain) sur soi, sur le rapport à l'autre et ce désir un peu vain de se raccrocher à quelque chose quand le sol s'est dérobé sous nos pas.
Je n'étais pas triste de lui. Je n'étais pas triste de nous. J'étais triste de moi. Triste de n'avoir rien vu, rien entendu, rien senti. J'étais triste de ma somnolence, triste de mon affection, triste de mes certitudes. J'étais triste de chacun de mes gestes pour lui. J'étais triste pour Sheila et Jack. Et triste pour l'Irlande, triste pour mon grand homme à col rond. Triste de la pluie qui s'était mise à tomber, triste des brumes sur les collines, triste du soir qui tombait en voiles gris. Aussi, j'étais en colère. En colère de ce qu'il nous avait fait. En colère parce qu'il nous obligeait à être là, les uns contre les autres, avec le froid au ventre et la stupeur. J'étais en colère parce qu'il faisait couler nos larmes. Parce qu'il nous avait trompés, malmenés, abîmés. J'étais en deuil. Il me faudrait maintenant vivre avec un silence de moi, et un silence de lui.
Ce livre (paru en 2008 chez Grasset et aujourd'hui disponible en poche) puise son intensité dans cette blessure qu'il n'arrive pas à guérir et dont, à la lecture, on ressent encore toute la souffrance qu'elle a pu faire éprouver à l'auteur.
En 2011, Retour à Killybegs paraît chez Grasset. Ce roman n'est pas la suite du premier mais en reste indissociable. Sorj Chalandon sait qu'il n'en a pas fini avec "son" traître et écrit l'histoire cette fois-ci du point de vue de Tyrone Meehan. Il trouve des raisons à la trahison de Tyrone, des raisons fictives mais qui pourraient être réelles, des raisons qui ne l'absolvent pas mais qui lui permettent de donner du sens à cette histoire. J'aime quand les auteurs écrivent avec leurs tripes. C'est vraiment le sentiment que j'ai eu en lisant Chalandon. J'ai été bluffée par la grandeur qui se dégage de ce roman ; les raisons personnelles à l'origine de l'écriture et qui m'ont initialement intéressées sont totalement transcendées par cette réflexion menée sur l'engagement, sur le sens qu'on lui donne et en même temps sur la complexité d'un combat sans merci qui met en jeu des vies. Un grand livre sur la nature humaine, prise dans les rets de combats qui la dépassent.
J'ai interrogé le ciel. Il ne parlait pas d'orage. La lune caressait les murets de pierre et le haut des collines. J'avais été réveillé par une explosion de nuit, un fracas de mémoire. Ces remords en cahots qui déchirent les rêves.
Je suis rentré. J'ai ouvert la bouteille de vodka. Coule, coule, coule. Voilà, comme ça. La capsule gazeuse d'une boîte de bière. J'ai mélangé jusqu'au bord. Encore ivre d'hier, déjà ivre d'aujourd'hui. Et qui pour me juger ? Ici, je parle avec les rats. J'ai des amis cloportes. Je partage mon pain avec les fourmis soldats. Des unités entières, qui marchent sous mes ordres. Dans la maison de mon père, c'est moi qui commande. J'ai ouvert les rideaux, la fenêtre en grand. Je voulais qu'on me voie du milieu de la nuit. Dans quelques heures, il y aurait une clarté blanche à l'horizon. Les premiers oiseaux. La lumière qui pardonne. Encore un nouveau jour et je serais vivant.
Il faut lire Sorj Chalandon pour la beauté de son écriture et la grandeur mêlée de fragilité de ses héros. Je craignais toutefois d'être assez vite lassée par ce conflit entre Irlandais et Britanniques dont je ne connaissais à peu près rien mais c'est tout le contraire qui s'est produit, cela m'a donné envie d'en savoir plus. Ce sont des questions complexes mais que Sorj Chalandon nous rend relativement accessibles en nous épargnant l'écueil d'un manichéisme qui serait ici malvenu. Il faut lire Sorj Chalandon pour rêver encore d'Irlande, une Irlande passionnante, différente de mon Irlande de carte postale mais tout aussi fascinante.
C'est donc avec un sentiment partagé d'excitation et d'appréhension que je me suis lancée dans la lecture de deux romans de Sorj Chalandon : Mon traître et Retour à Killybegs. Sorj Chalandon est un journaliste qui a couvert durant de nombreuses années le conflit qui opposait l'IRA aux Britanniques. Il est alors devenu ami avec Denis Donaldson, figure importante de l'IRA. Cet homme a beaucoup compté dans sa vie ; c'est pourquoi il a été profondément meurtri lorsqu'il a appris en 2005 que depuis plus de vingt ans, cet homme avait trahi la cause qu'il défendait.
J'ai été touchée par l'interview que Sorj Chalandon a donnée au Nouvel Obs lors de la sortie de Mon traître. Non seulement, il est passionnant de l'écouter parce qu'il revient de façon éclairante sur la genèse de son roman mais en plus il explique avec une simplicité et une fragilité profondément touchantes la blessure que cette trahison a provoquée chez lui. Il a choisi de raconter cette histoire par le biais d'un roman parce qu'il était incapable de le faire en tant que journaliste, étant beaucoup trop proche du personnage principal de l'histoire. Denis Donaldson est donc devenu Tyrone Meehan et Sorj Chalandon a pris les traits d'un jeune luthier parisien, Antoine, tombé amoureux de l'Irlande, des Irlandais et de cette cause qu'ils défendaient jusqu'à la mort. Ce qui m'a le plus fascinée, c'est la relation qui se crée entre Tyrone et Antoine, cette amitié fraternelle (et même paternelle), la manière dont Sorj Chalandon a rendu compte de l'incompréhension : comment du jour au lendemain, cet homme reconnu et aimé est devenu pour lui "son" traître, en même temps que celui de toute une nation. Et le doute que cette trahison entraîne à propos de l'amitié, ce retour égoïste (mais tellement humain) sur soi, sur le rapport à l'autre et ce désir un peu vain de se raccrocher à quelque chose quand le sol s'est dérobé sous nos pas.
Je n'étais pas triste de lui. Je n'étais pas triste de nous. J'étais triste de moi. Triste de n'avoir rien vu, rien entendu, rien senti. J'étais triste de ma somnolence, triste de mon affection, triste de mes certitudes. J'étais triste de chacun de mes gestes pour lui. J'étais triste pour Sheila et Jack. Et triste pour l'Irlande, triste pour mon grand homme à col rond. Triste de la pluie qui s'était mise à tomber, triste des brumes sur les collines, triste du soir qui tombait en voiles gris. Aussi, j'étais en colère. En colère de ce qu'il nous avait fait. En colère parce qu'il nous obligeait à être là, les uns contre les autres, avec le froid au ventre et la stupeur. J'étais en colère parce qu'il faisait couler nos larmes. Parce qu'il nous avait trompés, malmenés, abîmés. J'étais en deuil. Il me faudrait maintenant vivre avec un silence de moi, et un silence de lui.
Ce livre (paru en 2008 chez Grasset et aujourd'hui disponible en poche) puise son intensité dans cette blessure qu'il n'arrive pas à guérir et dont, à la lecture, on ressent encore toute la souffrance qu'elle a pu faire éprouver à l'auteur.
En 2011, Retour à Killybegs paraît chez Grasset. Ce roman n'est pas la suite du premier mais en reste indissociable. Sorj Chalandon sait qu'il n'en a pas fini avec "son" traître et écrit l'histoire cette fois-ci du point de vue de Tyrone Meehan. Il trouve des raisons à la trahison de Tyrone, des raisons fictives mais qui pourraient être réelles, des raisons qui ne l'absolvent pas mais qui lui permettent de donner du sens à cette histoire. J'aime quand les auteurs écrivent avec leurs tripes. C'est vraiment le sentiment que j'ai eu en lisant Chalandon. J'ai été bluffée par la grandeur qui se dégage de ce roman ; les raisons personnelles à l'origine de l'écriture et qui m'ont initialement intéressées sont totalement transcendées par cette réflexion menée sur l'engagement, sur le sens qu'on lui donne et en même temps sur la complexité d'un combat sans merci qui met en jeu des vies. Un grand livre sur la nature humaine, prise dans les rets de combats qui la dépassent.
J'ai interrogé le ciel. Il ne parlait pas d'orage. La lune caressait les murets de pierre et le haut des collines. J'avais été réveillé par une explosion de nuit, un fracas de mémoire. Ces remords en cahots qui déchirent les rêves.
Je suis rentré. J'ai ouvert la bouteille de vodka. Coule, coule, coule. Voilà, comme ça. La capsule gazeuse d'une boîte de bière. J'ai mélangé jusqu'au bord. Encore ivre d'hier, déjà ivre d'aujourd'hui. Et qui pour me juger ? Ici, je parle avec les rats. J'ai des amis cloportes. Je partage mon pain avec les fourmis soldats. Des unités entières, qui marchent sous mes ordres. Dans la maison de mon père, c'est moi qui commande. J'ai ouvert les rideaux, la fenêtre en grand. Je voulais qu'on me voie du milieu de la nuit. Dans quelques heures, il y aurait une clarté blanche à l'horizon. Les premiers oiseaux. La lumière qui pardonne. Encore un nouveau jour et je serais vivant.
Il faut lire Sorj Chalandon pour la beauté de son écriture et la grandeur mêlée de fragilité de ses héros. Je craignais toutefois d'être assez vite lassée par ce conflit entre Irlandais et Britanniques dont je ne connaissais à peu près rien mais c'est tout le contraire qui s'est produit, cela m'a donné envie d'en savoir plus. Ce sont des questions complexes mais que Sorj Chalandon nous rend relativement accessibles en nous épargnant l'écueil d'un manichéisme qui serait ici malvenu. Il faut lire Sorj Chalandon pour rêver encore d'Irlande, une Irlande passionnante, différente de mon Irlande de carte postale mais tout aussi fascinante.
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Je ne brille guère par mes talents en informatique mais j'ai envie de parler des bouquins que j'aime et l'aventure Artsouilleurs m'a permis de prendre goût à ces partages sur la blogosphère. Alors pour continuer à échanger à propos de ce que j'aime (et pas seulement les livres), je pense qu'il est temps de "Tourner des pages", ce que je vous invite à faire en ma compagnie !
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