mercredi 15 août 2012

Cornelia Funke - Mort d'Encre

Après Cœur d'Encre et Sang d'Encre, la fin des aventures des héros du monde d'Encre ne s'annonce pas de tout repos. Farid a fait venir Orphée dans le Monde d'Encre afin qu'il écrive les mots qui ramèneront à la vie Doigt de Poussière maintenant que Fenoglio n'écrit plus. Le Geai Bleu est menacé par Tête de Vipère puisque le livre qu'il lui a relié et qui est censé le rendre immortel est en train de moisir, le corps de son propriétaire est donc lui aussi en état de putréfaction. Les menaces qui pèsent sur Mo rejaillissent sur le peuple et les brigands ont fort à faire pour protéger les enfants d'Ombra.



J'avoue qu'en commençant le troisième tome de la trilogie de Cornelia Funke, je commençais un peu à me lasser (c'est long, tout de même, 2100 pages ; en tout, j'aurai passé un bon mois dessus). Néanmoins, j'ai été séduite par la fin de cette longue aventure. L'auteure a trouvé un dénouement magistral à son œuvre ; elle a su faire de ses personnages de papier des êtres suffisamment complexes pour qu'ils continuent de nous surprendre, elle a su donner un nouveau souffle aux mots, renouveler l'intérêt de ses lecteurs au fil des pages. Et ce qui m'a le plus séduite (même si c'était déjà le cas dans les tomes précédents), c'est la façon dont la réalité et la fiction s'enchevêtrent. Car c'est finalement une jolie mise en abyme sur le pouvoir des mots et des histoires que nous propose Cornelia Funke. Une histoire sombre comme celles de Fenoglio, dans laquelle le Bien a fort affaire pour l'emporter sur la noirceur des méchants. Orphée est une figure remarquablement inquiétante, tout comme Mortola et même Tête de Vipère ; mais heureusement qu'ils ont des adversaires à leur mesure tels que Violante, Doigt de Poussière ou le Geai Bleu.

L'enfant le regarda. Puis elle remonta la manche de Mo jusqu'à ce que la cicatrice apparaisse. La cicatrice dont parlaient mes chansons... Elle écarquilla les yeux, le contempla avec ce mélange de respect et de crainte qu'il avait décelé dans tant de regards. Le Geai Bleu. La fillette repartit en courant vers sa mère et Mo se redressa. Chaque fois que sa poitrine lui faisait mal à l'endroit où Mortola l'avait blessé, il avait la sensation que le brigand auquel Fenoglio avait prêté sa voix et son visage s'était introduit en lui. Ou avait-il toujours été une part de lui-même, qui avait dormi jusqu'à ce que le monde de Fenoglio la réveille ?

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