lundi 1 octobre 2012

Ce que le jour doit à la nuit (le film)

C'est l'histoire de Younes, un jeune Arabe qui débarque à Oran avec ses parents et sa petite sœur et va être élevé par son oncle parce que son père a perdu toutes ses terres et n'a plus les moyens de subvenir aux besoins de la famille. Younes est rebaptisé Jonas pour l'occasion, et on sent bien que ça vaut mieux pour lui parce que les gens ne traitent pas spécialement bien les Arabes... Sa tante donne des cours de piano et c'est ainsi qu'à l'âge de dix ans, il fait la connaissance d'Emilie, une fillette de son âge qui vit elle aussi à Oran avec son père. Un jour, son oncle est accusé de tremper dans des affaires louches alors la police française l'arrête quelques temps avant de le relâcher, le faisant passer pour un mouchard auprès des activistes dont il défendait la cause. Du coup, ils déménagent tous les trois à Rio Salado où Jonas devient ami avec une bande de jeunes Pieds noirs et tombe sous le charme de Madame Cazenave, une femme divorcée et une séductrice sûre de ses atouts. Elle met rapidement un terme à leur aventure. Un jour qu'ils sont assis à la terrasse du bar d'un de leurs amis, une apparition rend soudain les garçons muets d'admiration : une superbe blonde dans une robe à tomber. Jonas se dirige vers elle totalement hypnotisé et sans la reconnaître mais elle lui rappelle qu'ils se sont déjà rencontrés à Oran. C'est le coup de foudre, et pourtant... Jonas apprend très vite qu'Emilie est la fille de Madame Cazenave. Dès lors, il ne semble avoir d'autre choix que de renoncer à son amour.


J'ai adoré ce film : une grande histoire d'amour avec pour toile de fond la guerre d'Algérie (enfin surtout vers la fin, mais l'existence de Younes retrace bien en soi les rapports tendus entre les Français et les Algériens). Bien sûr, le film ne fait pas dans la dentelle mais c'est parce qu'il a l'étoffe d'une grande tragédie ! Les personnages font d'ailleurs plus penser à des héros cornéliens qu'à des individus lambdas. Et c'est précisément ce que j'ai aimé, ce côté grandiose : la beauté des personnages, des paysages, de la musique. J'en ai pris plein les mirettes pendant plus de 2h30. J'ai souffert avec eux, j'ai aimé chacun d'entre eux. Les acteurs sont vraiment bien choisis : Fu'ad Ait Aattou est à tomber tellement il est beau ! Nora Arzeneder est touchante dans sa détermination et sa fragilité. Le personnage de Simon m'a beaucoup émue aussi. J'ai vraiment trouvé que chacun tirait son épingle du jeu. J'aime le cinéma qui exploite pleinement ses capacités quand il réussit en même temps à faire passer de belles émotions. C'est le cas ici. Par moments, ça m'a fait penser au très beau téléfilm avec Richard Chamberlain Les oiseaux se cachent pour mourir. Après, je n'ai pas d'avis sur l'adaptation du livre de Yasmina Khadra parce que je ne l'ai pas lu mais en tout cas, cela me donne envie de découvrir cet auteur.

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