vendredi 3 mai 2013

L'écume des jours (le film)



Je n'ai qu'un vague souvenir du roman de Boris Vian (parce que je l'ai lu il y a longtemps) mais le souvenir positif d'un livre à la poésie étonnante et d'une tristesse qui m'avait bouleversée.

Je m'en rappelais toutefois suffisamment pour ne pas être désarçonnée par la mise en images de l'univers totalement ahurissant de Vian. Ahurissant mais qui fonctionnait.

J'ai l'impression que Michel Gondry a fait de L'écume des jours une adaptation visuellement fidèle mais émotionnellement ratée. Cela me pousse d'ailleurs à me demander dans quelle mesure je serais sous le charme du bouquin si je le relisais aujourd'hui.

Le principal problème du film, c'est qu'à force de ne plus savoir où donner du regard (parce qu'on croule sous les effets visuels improbables et incongrus), on perd complètement de vue les personnages. Ils sont fades, leur jeu est assez médiocre et ils ne sont ni touchants ni intéressants. La rencontre entre Chloé et Colin est banale mais au sens négatif du terme : à force de vouloir nous surprendre par une absence totale de logique, le réalisateur finit par nous désintéresser complètement de ce qui leur arrive. Ce film souffre d'un manque de cohérence chronique qui en fait un catalogue d'images étonnantes, intéressantes, mais sans réel fil conducteur. L'histoire est pourtant banale : Chloé est malade et à partir de ce moment-là, l'univers autour des personnages se délite. Comment un film qui paraissait aussi prometteur a-t-il pu être au final une telle déception ? C'est en écoutant une émission fort intéressante que je l'ai compris. Pour résumer, L'écume des jours est un film expérimental qu'on nous a vendus comme la comédie romantique du printemps. Avec un casting de "stars" qui se retrouvent dans ce film comme des éléphants dans un magasin de porcelaine. D'où une bande-annonce qui fait rêver (à grands coups de Woodkid et des Lumineers) et qui ne reflète en rien le film.
Et le plus malheureux dans tout ça, c'est que même si je me suis sentie peu concernée pendant la majeure partie du film, la fin m'a mise profondément mal à l'aise. Pas d'émotions, pas d'empathie mais une atmosphère extrêmement oppressante et plombante.
Bref, une grosse déception que rien ne vient racheter. A part peut-être la souris (mais pourquoi avoir déguisé un homme en souris, mystère !) et Omar Sy qui m'ont un peu plus touchée que le reste. Mieux vaut s'en tenir à la bande-annonce, qui est très réussie (et de ce fait fort déceptive).


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