Ce livre est la suite de Cœur d'encre. Donc je vous déconseille de lire cet article si vous n'avez pas encore entamé la trilogie. Meggie et ses parents se sont installés chez Elinor avec Darius et tout semble être rentré dans l'ordre. Mais Meggie ne cesse de réclamer des histoires à sa mère et elle éprouve la nostalgie du monde dans lequel Resa a été prisonnière durant de longues années. Doigt de Poussière est toujours déterminé à rentrer chez lui et fait appel à Orphée, un autre lecteur disposant du même don que Mo et Meggie. Mais Farid qui voulait l'accompagner, n'arrive pas à le suivre dans le Monde d'Encre. Basta et Mortola viennent à leur tour demander l'aide d'Orphée pour rentrer chez eux. Ils sont aussi déterminés à se venger des Folchart et de Doigt de Poussière. Farid vient pour prévenir Mo et Meggie ; lui souhaite rejoindre Doigt de Poussière dans le Monde d'Encre pour le prévenir que Basta veut le tuer. Mais Meggie est bien décidée à l'accompagner.
Dans la lignée du premier tome, Sang d'encre nous entraîne cette fois dans le Monde d'Encre inventé par Fenoglio, ce monde déjà présenté comme si fascinant est riche en rebondissements. Fenoglio tente d'y agir en démiurge tout-puissant pour influencer le cours des choses mais si tout se passait comme prévu, ce serait trop simple. Des méchants toujours aussi redoutables sont tapis dans l'ombre (notamment Basta et Mortola), Doigt de Poussière retrouve tous ses talents de cracheur de feu et l'on prend plaisir à découvrir une galerie de nouveaux personnages parmi lesquels le Prince Noir et son ours, Cosimo le Beau, Roxane, les Femmes Blanches et Tête de Vipère. Jouer avec le destin des êtres de papier peut se révéler dangereux et nos héros en feront l'amère expérience. L'aventure est au rendez-vous et la fiction devient réalité de manière encore plus terrible que dans le premier tome. La suite augure encore bien des péripéties.
Tu as remarqué que les livres deviennent plus gros quand on les lit
plusieurs fois ? ... On dirait que chaque fois quelque chose reste collé
entre les pages. Des sentiments, des pensées, des bruits, des odeurs.
Et quand tu feuillettes le livre des années plus tard, tu te retrouves
dedans, un peu plus jeune, un peu différent, comme s'il t'avait
conservé, à la manière d'une fleur séchée, à la fois familière et
étrangère.
mardi 31 juillet 2012
lundi 30 juillet 2012
Claudie Gallay - Seule Venise
Il est des livres dont notre histoire personnelle rend vitale la nécessité de les relire. Seule Venise de Claudie Gallay en fait partie. Déjà parce que je reviens fraîchement de Venise et qu'il est toujours agréable de pouvoir visualiser les lieux évoqués dans un roman, ensuite parce que j'avais envie de me confronter de nouveau à la douleur âpre de ses pages. L'histoire se passe en hiver ; la narratrice émerge d'une rupture amoureuse qui la laisse comme une coquille vide. Sans trop réfléchir, elle se rend à Venise. La ville est presque déserte et elle se perd dans le dédale de ses rues. Elle attend qu'émerge la possibilité de recommencer à vivre, de rencontrer un autre amour. Logée dans la pension de Luigi, elle fera connaissance avec les autres pensionnaires : un vieux Prince russe, une jeune danseuse Carla et son compagnon Valentino. Puis au fil de ses promenades, elle fera la rencontre d'un libraire : Dino Manzoni qui lui fera redécouvrir des sentiments qu'elle croyait à jamais abîmés, perdus.
Ce livre m'a davantage happée qu'à la première lecture puisque je me suis identifiée plus facilement à la narratrice. Ce personnage est intéressant parce qu'il n'est pas particulièrement attachant : elle est tout entière contenue dans sa douleur, elle se caractérise par une série de réactions instinctives qui l'apparentent plus à un animal dont s'exprimerait l'instinct de survie qu'à un être humain. On a l'impression qu'elle ne peut plus vivre que sur ce mode brut et saccadé. Dès lors, sa rencontre avec d'autres écorchés de la vie va lui ouvrir la voie vers un ailleurs, mais un ailleurs gris et peuplé d'incertitudes. La route est longue et ce réapprentissage partiel laissera aussi des séquelles, parce que la vie n'est pas un conte de fées et qu'il ne suffit pas de claquer des doigts pour que tout redevienne rose et sans nuages. Seule Venise est un livre sombre mais qui laisse entrevoir l'éventualité d'une accalmie au bout du chemin. Infime mais possible. La lueur tremblotante d'un espoir délicat et fragile qui fait trouver aux êtres le courage d'avancer.
Je m'assois près de vous.
Il est des êtres dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent.
On est de ceux-là.
-Qu'est-ce que vous voulez boire ?
-La même chose que vous.
Je crois qu'on est ensemble, déjà. Qu'on a sa place dans la vie l'un de l'autre. Même s'il ne se passe rien. Même si l'on ne se touche pas.
Même si vos mains.
-Hemingway venait là lui aussi. Et puis Barrès, Proust, Morand...
On revient à cela, toujours, immanquablement.
-Vous les aimez tant que ça tous ces gens ?
-Je les aime, oui.
-Tellement ?
-Tellement.
-Et vous venez là parce qu'ils y sont venus ? Les livres ne suffisent pas ?
-C'est la vie qui ne suffit pas.
-Mais les livres, ce n'est pas la vie ?
Vous souriez.
-Peut-être que vous avez raison.
Ce livre m'a davantage happée qu'à la première lecture puisque je me suis identifiée plus facilement à la narratrice. Ce personnage est intéressant parce qu'il n'est pas particulièrement attachant : elle est tout entière contenue dans sa douleur, elle se caractérise par une série de réactions instinctives qui l'apparentent plus à un animal dont s'exprimerait l'instinct de survie qu'à un être humain. On a l'impression qu'elle ne peut plus vivre que sur ce mode brut et saccadé. Dès lors, sa rencontre avec d'autres écorchés de la vie va lui ouvrir la voie vers un ailleurs, mais un ailleurs gris et peuplé d'incertitudes. La route est longue et ce réapprentissage partiel laissera aussi des séquelles, parce que la vie n'est pas un conte de fées et qu'il ne suffit pas de claquer des doigts pour que tout redevienne rose et sans nuages. Seule Venise est un livre sombre mais qui laisse entrevoir l'éventualité d'une accalmie au bout du chemin. Infime mais possible. La lueur tremblotante d'un espoir délicat et fragile qui fait trouver aux êtres le courage d'avancer.
Je m'assois près de vous.
Il est des êtres dont c'est le destin de se croiser. Où qu'ils soient. Où qu'ils aillent. Un jour ils se rencontrent.
On est de ceux-là.
-Qu'est-ce que vous voulez boire ?
-La même chose que vous.
Je crois qu'on est ensemble, déjà. Qu'on a sa place dans la vie l'un de l'autre. Même s'il ne se passe rien. Même si l'on ne se touche pas.
Même si vos mains.
-Hemingway venait là lui aussi. Et puis Barrès, Proust, Morand...
On revient à cela, toujours, immanquablement.
-Vous les aimez tant que ça tous ces gens ?
-Je les aime, oui.
-Tellement ?
-Tellement.
-Et vous venez là parce qu'ils y sont venus ? Les livres ne suffisent pas ?
-C'est la vie qui ne suffit pas.
-Mais les livres, ce n'est pas la vie ?
Vous souriez.
-Peut-être que vous avez raison.
dimanche 29 juillet 2012
Starbuck
David Wosniak travaille avec ses frères dans la boucherie familiale. Il a des soucis d'argent et son couple n'est pas des plus stables. Lorsque sa compagne lui annonce qu'elle est enceinte, il décide de reprendre sa vie en main mais au même moment, il découvre qu'il est de géniteur de 533 enfants. Quand il était jeune, David a en effet fait des dons très réguliers à la banque du sperme mais suite à un souci, c'est son sperme qui a systématiquement été utilisé. Du coup, il se retrouve avec plus d'une centaine d'enfants en quête de leur père biologique. Alors qu'il demande à un ami avocat de l'aider à préserver son anonymat, il se donne pour objectif de devenir l'ange gardien de ses enfants.
Starbuck est un film québécois qui a le mérite de vous donner la pêche et de vous faire ressortir du cinéma le cœur gonflé à bloc d'une joie communicative. Le personnage de David Wosniak n'a pas de bol dans la vie mais est malgré tout très sympathique et attachant. Il lui tombe pas mal de tuiles sur la tête mais elles vont paradoxalement lui permettre de trouver sa voie. Loin de tomber dans un excès de bons sentiments, Starbuck réussit à garder un ton juste et à nous faire passer du rire aux larmes sans s'essouffler une seule seconde. C'est un film que je prendrai plaisir à revoir ; il est à la fois léger et profond, drôle et émouvant. Une perle comme il en existe trop peu.
Starbuck est un film québécois qui a le mérite de vous donner la pêche et de vous faire ressortir du cinéma le cœur gonflé à bloc d'une joie communicative. Le personnage de David Wosniak n'a pas de bol dans la vie mais est malgré tout très sympathique et attachant. Il lui tombe pas mal de tuiles sur la tête mais elles vont paradoxalement lui permettre de trouver sa voie. Loin de tomber dans un excès de bons sentiments, Starbuck réussit à garder un ton juste et à nous faire passer du rire aux larmes sans s'essouffler une seule seconde. C'est un film que je prendrai plaisir à revoir ; il est à la fois léger et profond, drôle et émouvant. Une perle comme il en existe trop peu.
vendredi 27 juillet 2012
Voir Venise...
Venise est une ville qui a toujours exercé sur moi une attraction fantasmatique que j'ai essentiellement puisée dans la littérature. Qu'il s'agisse des aventures de Corto Maltese dans Fable de Venise ou des pérégrinations initiales de Consuelo, l'héroïne éponyme de George Sand (les vingt premières pages de ce roman sont parmi les plus belles qu'il m'ait été donné de lire), l'image que je m'étais faite de Venise était avant tout pétrie de mots et j'avais mis un point d'honneur à ne pas regarder de photos de cette ville, attendant de la contempler de mes propres yeux. Venise est aussi belle qu'on le dit. Son charme opère sans attendre : dès lors qu'on flâne dans les rues, on est séduit par les façades colorées, bercés par l'omniprésence de l'eau, touchés par cette beauté voluptueuse qui ne se dément jamais. Venise se déguste comme une glace succulente, au gré de déambulations erratiques et l'on imagine sans peine quelle source d'inspiration inépuisable elle a pu constituer pour les artistes qui y sont passés. Pour ma part, si j'ai été séduite par la majesté de la place Saint Marc, j'avoue avoir été refroidie par le flot incessant de touristes qui la parcourt.
La basilique San Marco et le palais des Doges
Le Grand Canal vu de la place Saint Marc (et en face, l'île de la Giudecca)
Mon coup de cœur va donc sans conteste à la pointe de la Douane, à laquelle on accède après avoir parcouru le quartier du Dorsoduro et longé les zattere ; sous un ciel idyllique, on arrive à la pointe devant laquelle s'étend la lagune ; à droite, l'île de San Giorgio Maggiore ; à gauche, la place Saint Marc.
La pointe de la Douane et la basilique Santa Maria della Salute vues depuis le pont de l'Accademia
Les zattere
La pointe de la Douane (avec au fond, l'île San Giorgio Maggiore)
La place Saint Marc vue depuis la pointe de la Douane
Et puis Venise, ce sont bien sûr les gondoles et les ponts...
les maisons les pieds dans l'eau...
Et les îles auxquelles on accède en vaporetto :
Murano réputée pour ses artisans verriers...
... et Burano pour sa dentelle et ses maisons aux couleurs vives.
Enfin, il y a tout ce que je n'ai pas pu prendre en photo : l'intérieur fastueux des églises, l'opéra de la Fenice, les plafonds grandioses du Palais des Doges... et tout ce que je n'ai pas eu le temps de voir : le Canareggio (le quartier juif), la Ca' Pesaro (où se trouve Judith II ou Salomé de Klimt) et tant d'autres choses qui font que je retournerai à Venise avec plaisir.
La basilique San Marco et le palais des Doges
Le Grand Canal vu de la place Saint Marc (et en face, l'île de la Giudecca)
Mon coup de cœur va donc sans conteste à la pointe de la Douane, à laquelle on accède après avoir parcouru le quartier du Dorsoduro et longé les zattere ; sous un ciel idyllique, on arrive à la pointe devant laquelle s'étend la lagune ; à droite, l'île de San Giorgio Maggiore ; à gauche, la place Saint Marc.
La pointe de la Douane et la basilique Santa Maria della Salute vues depuis le pont de l'Accademia
Les zattere
La pointe de la Douane (avec au fond, l'île San Giorgio Maggiore)
La place Saint Marc vue depuis la pointe de la Douane
Et puis Venise, ce sont bien sûr les gondoles et les ponts...
les maisons les pieds dans l'eau...
Et les îles auxquelles on accède en vaporetto :
Murano réputée pour ses artisans verriers...
... et Burano pour sa dentelle et ses maisons aux couleurs vives.
Enfin, il y a tout ce que je n'ai pas pu prendre en photo : l'intérieur fastueux des églises, l'opéra de la Fenice, les plafonds grandioses du Palais des Doges... et tout ce que je n'ai pas eu le temps de voir : le Canareggio (le quartier juif), la Ca' Pesaro (où se trouve Judith II ou Salomé de Klimt) et tant d'autres choses qui font que je retournerai à Venise avec plaisir.
jeudi 19 juillet 2012
Cornelia Funke - Coeur d'encre
Meggie vit seule avec son père, Mo. Quand elle avait trois ans, sa mère a disparu : elle n'est pas morte mais elle est partie (le mystère à ce propos reste entier au début du roman). Le métier de Mo est de restaurer les livres abîmés ; sa fille a donc grandi parmi les livres et avec le goût des histoires qui vous transportent dans d'autres mondes. Mais si Mo aime raconter des histoires, il n'en a pourtant jamais lues à Meggie à voix haute. Un soir, un étrange saltimbanque sonne à leur porte : il s'appelle Doigt de Poussière et surnomme Mo Langue Magique. Un certain Capricorne a besoin des services de Mo mais ce dernier ne semble guère disposé à l'aider.
Sur la quatrième de couverture de Cœur d'encre, on peut lire "à partir de onze ans". Mais pour dévorer trois tomes de 700 pages en moyenne, il faut néanmoins être un lecteur averti. Car ce roman vous entraîne petit à petit dans un monde où les histoires ne sont plus seulement de la fiction mais flirtent de manière angoissante avec le réel. Le récit respire une tendresse à l'égard des mots et des histoires qui devrait ravir tout lecteur. Il faut être patient car on ne découvre pas tout de suite de quoi il retourne. Mais l'auteure a su faire naître un intérêt progressif chez le lecteur et les personnages sont vraiment intéressants car chacun a une étoffe qui le rend singulier et intéressant à suivre. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier tome. Même s'il ne se termine pas sur un suspense insoutenable, le sort de tous les personnages n'est pas encore réglé et laisse la porte ouverte à une suite que je ne devrais guère tarder à engloutir. Une belle découverte.
Et Mo commença à combler le silence avec des mots. Il les fit jaillir des pages comme s'ils n'avaient attendu que sa voix – des mots longs et courts, des mots doux, au nez pointu, des mots qui roucoulent. Ils dansaient à travers la pièce, faisaient des dessins de verre multicolores, chatouillaient sa peau. Lorsque Meggie s'assoupit, elle les entendait toujours, bien que Mo eût refermé le livre depuis longtemps. Des mots qui lui expliquaient le monde, son côté sombre et son côté clair et qui construisaient une muraille contre tous les mauvais rêves. Cette nuit-là, pas un seul ne put le franchir.
Sur la quatrième de couverture de Cœur d'encre, on peut lire "à partir de onze ans". Mais pour dévorer trois tomes de 700 pages en moyenne, il faut néanmoins être un lecteur averti. Car ce roman vous entraîne petit à petit dans un monde où les histoires ne sont plus seulement de la fiction mais flirtent de manière angoissante avec le réel. Le récit respire une tendresse à l'égard des mots et des histoires qui devrait ravir tout lecteur. Il faut être patient car on ne découvre pas tout de suite de quoi il retourne. Mais l'auteure a su faire naître un intérêt progressif chez le lecteur et les personnages sont vraiment intéressants car chacun a une étoffe qui le rend singulier et intéressant à suivre. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier tome. Même s'il ne se termine pas sur un suspense insoutenable, le sort de tous les personnages n'est pas encore réglé et laisse la porte ouverte à une suite que je ne devrais guère tarder à engloutir. Une belle découverte.
Et Mo commença à combler le silence avec des mots. Il les fit jaillir des pages comme s'ils n'avaient attendu que sa voix – des mots longs et courts, des mots doux, au nez pointu, des mots qui roucoulent. Ils dansaient à travers la pièce, faisaient des dessins de verre multicolores, chatouillaient sa peau. Lorsque Meggie s'assoupit, elle les entendait toujours, bien que Mo eût refermé le livre depuis longtemps. Des mots qui lui expliquaient le monde, son côté sombre et son côté clair et qui construisaient une muraille contre tous les mauvais rêves. Cette nuit-là, pas un seul ne put le franchir.
jeudi 12 juillet 2012
Sofi Oksanen - Purge
1992. Zara débarque en Estonie chez la vieille Aliide Truu. Cette jeune prostituée en fuite cherche refuge ici parce qu'elle n'a nulle part ailleurs où aller. Elle conserve sur elle une photo de sa grand-mère quand elle était jeune, elle se tient à côté d'Aliide. Ne pouvant raconter sa véritable histoire, elle s'invente un mari qui la recherche et auquel elle essaie d'échapper. Aliide accepte de lui venir en aide.
J'ai beaucoup entendu parler de ce livre, le plus souvent en ces termes : un livre dur mais qu'il faut lire. Effectivement. Cette histoire est terrible. Au fil des pages, on découvre progressivement la vie d'Aliide et de Zara. Deux destins de femmes plus proches qu'il n'y paraît à première vue. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le livre : le long face-à-face entre les deux femmes, le temps que la confiance s'installe, j'ai trouvé cela un peu long. Et puis passées les cent premières pages, les pièces du puzzle se mettent en place et j'ai été happée par l'intrigue aussi envoûtante que terrifiante. Aliide, jalouse de sa sœur aînée dont elle aime le mari en secret, sera prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut. La toile de fond historique sert les desseins d'Aliide. Ce livre ne s'encombre pas d'eau de rose : dans un monde hostile et sans merci, Aliide est prête à tout pour survivre coûte que coûte. Le style de l'auteur est à l'image du personnage d'Aliide : incisif et sans concessions. Et malgré le côté antipathique de ce personnage, on s'attache malgré tout à la vieille femme, on la comprend dans une certaine mesure. En même temps, c'est un livre passionnant parce qu'il nous donne à voir les conditions de vie en Estonie dans la seconde moitié du XXème siècle avec l'influence de l'Allemagne et de l'URSS.
L’herbe qui chatouillait le pied de Zara était la caresse de sa grand-mère, le vent dans les pommiers était le chuchotement de sa grand-mère, et Zara avait l’impression de regarder les étoiles par les yeux de sa grand-mère, et quand elle rabaissa le visage, il lui semblait que le jeune corps de sa grand-mère se tenait à l’intérieur du sien, en quête d’une histoire qu’on ne lui avait pas racontée.
J'ai beaucoup entendu parler de ce livre, le plus souvent en ces termes : un livre dur mais qu'il faut lire. Effectivement. Cette histoire est terrible. Au fil des pages, on découvre progressivement la vie d'Aliide et de Zara. Deux destins de femmes plus proches qu'il n'y paraît à première vue. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le livre : le long face-à-face entre les deux femmes, le temps que la confiance s'installe, j'ai trouvé cela un peu long. Et puis passées les cent premières pages, les pièces du puzzle se mettent en place et j'ai été happée par l'intrigue aussi envoûtante que terrifiante. Aliide, jalouse de sa sœur aînée dont elle aime le mari en secret, sera prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut. La toile de fond historique sert les desseins d'Aliide. Ce livre ne s'encombre pas d'eau de rose : dans un monde hostile et sans merci, Aliide est prête à tout pour survivre coûte que coûte. Le style de l'auteur est à l'image du personnage d'Aliide : incisif et sans concessions. Et malgré le côté antipathique de ce personnage, on s'attache malgré tout à la vieille femme, on la comprend dans une certaine mesure. En même temps, c'est un livre passionnant parce qu'il nous donne à voir les conditions de vie en Estonie dans la seconde moitié du XXème siècle avec l'influence de l'Allemagne et de l'URSS.
L’herbe qui chatouillait le pied de Zara était la caresse de sa grand-mère, le vent dans les pommiers était le chuchotement de sa grand-mère, et Zara avait l’impression de regarder les étoiles par les yeux de sa grand-mère, et quand elle rabaissa le visage, il lui semblait que le jeune corps de sa grand-mère se tenait à l’intérieur du sien, en quête d’une histoire qu’on ne lui avait pas racontée.
mardi 10 juillet 2012
Albert Espinosa - Tout ce que nous aurions pu être toi et moi si nous n'étions pas toi et moi
L'histoire a lieu dans le futur. Marcos a perdu sa mère et songe à renoncer définitivement au sommeil. Il existe en effet une pilule qui vous permet de passer le reste de votre existence sans jamais plus dormir. Mais Marcos est très attaché à ses rêves et à son oreiller (du coup, c'est un peu bizarre qu'il veuille cesser de dormir mais passons...). Aux infos, il apprend que les autorités ont intercepté un extraterrestre. La nouvelle fait très vite le buzz mais il n'existe encore aucune image du mystérieux étranger. Marcos est contacté par son chef ; on le sollicite pour entrer en contact avec l'extraterrestre parce que notre héros possède un don : rien qu'en voyant une personne, il perçoit son souvenir le plus agréable ainsi que son souvenir le plus mauvais.
J'avoue que c'est surtout le titre qui m'a donné envie de lire ce livre. J'ai plutôt accroché au résumé, et la quatrième de couverture annonçait "Un Stephen King qui ne fait pas peur allié à l'art du conteur d'un Murakami". N'ayant pas encore lu Murakami, je suis tout de même une fan pure et dure de Stephen King. Mais je cherche encore ce qui justifie ce rapprochement. Je suis assez mitigée à propos de cette lecture. J'ai trouvé l'intrigue sympa mais sans plus. Le livre se lit vite et facilement, mais le problème, c'est qu'on n'en garde pas grand chose. Et je ne parle pas de la chute que j'ai trouvée tordue et tirée par les cheveux. En fait, il y a plusieurs idées sympas dans ce roman : le héros est plutôt sympathique, un monde du futur qui nous rappelle un peu le nôtre, la rencontre (amoureuse ?) avec une jeune fille qui attire l'attention de Marco au premier regard et un mystérieux étranger. Tout cela met l'eau à la bouche mais ensuite, l'auteur exécute une pirouette qui mélange science-fiction et bons sentiments et je suis vraiment restée sur ma faim. Finalement, ce que j'ai préféré, c'est la relation entre Marcos et sa mère, de loin l'élément le plus touchant et le plus fouillé du roman. Le reste se résume à un divertissement efficace mais à l'intrigue rafistolée tant bien que mal pour tenir (difficilement) la route d'un point de vue narratif. Nul Stephen King à l'horizon ; quant à Murakami, j'espère qu'il me réserve de meilleures surprises.
Le fait est qu'il faut des années pour s'approprier un oreiller, des centaines de nuit de sommeil pour lui donner cette forme à nulle autre pareille, qui nous entraîne vers le sommeil. A la longue on apprend à plier notre oreiller pour que notre sommeil touche à la perfection, à le tourner de façon à ce que la température ne dépasse pas celle qui nous plaît. On reconnaît même son odeur après une bonne nuit de sommeil. Si seulement nous pouvions en savoir aussi long sur les gens que nous aimons et qui dorment à nos côtés.
J'avoue que c'est surtout le titre qui m'a donné envie de lire ce livre. J'ai plutôt accroché au résumé, et la quatrième de couverture annonçait "Un Stephen King qui ne fait pas peur allié à l'art du conteur d'un Murakami". N'ayant pas encore lu Murakami, je suis tout de même une fan pure et dure de Stephen King. Mais je cherche encore ce qui justifie ce rapprochement. Je suis assez mitigée à propos de cette lecture. J'ai trouvé l'intrigue sympa mais sans plus. Le livre se lit vite et facilement, mais le problème, c'est qu'on n'en garde pas grand chose. Et je ne parle pas de la chute que j'ai trouvée tordue et tirée par les cheveux. En fait, il y a plusieurs idées sympas dans ce roman : le héros est plutôt sympathique, un monde du futur qui nous rappelle un peu le nôtre, la rencontre (amoureuse ?) avec une jeune fille qui attire l'attention de Marco au premier regard et un mystérieux étranger. Tout cela met l'eau à la bouche mais ensuite, l'auteur exécute une pirouette qui mélange science-fiction et bons sentiments et je suis vraiment restée sur ma faim. Finalement, ce que j'ai préféré, c'est la relation entre Marcos et sa mère, de loin l'élément le plus touchant et le plus fouillé du roman. Le reste se résume à un divertissement efficace mais à l'intrigue rafistolée tant bien que mal pour tenir (difficilement) la route d'un point de vue narratif. Nul Stephen King à l'horizon ; quant à Murakami, j'espère qu'il me réserve de meilleures surprises.
Le fait est qu'il faut des années pour s'approprier un oreiller, des centaines de nuit de sommeil pour lui donner cette forme à nulle autre pareille, qui nous entraîne vers le sommeil. A la longue on apprend à plier notre oreiller pour que notre sommeil touche à la perfection, à le tourner de façon à ce que la température ne dépasse pas celle qui nous plaît. On reconnaît même son odeur après une bonne nuit de sommeil. Si seulement nous pouvions en savoir aussi long sur les gens que nous aimons et qui dorment à nos côtés.
vendredi 6 juillet 2012
Damien Rice en concert
Il y a un chanteur que j'aime énormément. C'est même mon chanteur préféré. Chacun des morceaux qu'il a écrits me prend aux tripes et j'ai beau l'avoir écouté déjà des centaines de fois, je pense pouvoir affirmer sans me tromper que je ne m'en lasserai jamais. A ma fascination démesurée pour Damien Rice s'ajoute aujourd'hui mon admiration absolue pour la prestation de cet artiste en concert. Hier soir, à Paris, salle Pleyel, j'ai vécu l'un des moments les plus beaux de ma vie. Ce concert était absolument merveilleux. Avec simplement une guitare et un piano, Damien Rice a le pouvoir d'embarquer une salle entière avec lui. Pendant 2h30, il a interprété chacune de ses chansons avec une intensité incroyable, à vous donner la chair de poule.
Comme il était seul sur scène, pendant Volcano, il a demandé s'il y avait de bons chanteurs et chanteuses dans la salle. Il leur a proposé de le rejoindre sur scène et ils ont fini la chanson en faisant les choeurs en canon derrière lui. C'était magique.
Et puis il a fait éteindre toute la salle pour chanter Cold water dans le noir. Le rappel a duré trois chansons, parmi lesquelles Cheers Darling : il a fait monter une jeune fille sur scène et ils se sont bus en un temps record une bouteille de vin rouge tandis qu'il mimait l'anecdote à l'origine de l'écriture de cette chanson. Puis il a terminé sur une chanson inspirée de Ne me quitte pas de Brel.
Il a chanté à peu près tout O (excepté Eskimo, dommage !) et quelques chansons de 9 ainsi que Woman like a man. Je remercie les gens qui ont mis en ligne leurs vidéos du concert et qui me permettent de garder une trace de ces moments uniques et privilégiés. Parce qu'en plus de ça, Damien Rice est un garçon fort sympathique qui nous a régalés d'anecdotes tout aussi drôles que déplacées. Il fait preuve d'une énergie époustouflante sur scène, fait le clown quelques instants avant de nous faire monter les larmes aux yeux en seulement quelques notes. C'est toute une palette d'émotions qu'il nous a fait partager hier soir et ça valait vraiment la peine d'être témoin de ce pur moment de grâce. En plus, ça m'a fait prendre pleinement conscience de la profondeur de ses chansons. Je les appréciais déjà beaucoup, bien sûr, mais le voir les interpréter, mettre en évidence toute la violence qu'elles recèlent, cette poésie à la fois crue et mélancolique, tout cela contribue à créer un mélange détonnant et unique. Inoubliable.
Comme il était seul sur scène, pendant Volcano, il a demandé s'il y avait de bons chanteurs et chanteuses dans la salle. Il leur a proposé de le rejoindre sur scène et ils ont fini la chanson en faisant les choeurs en canon derrière lui. C'était magique.
Il a chanté à peu près tout O (excepté Eskimo, dommage !) et quelques chansons de 9 ainsi que Woman like a man. Je remercie les gens qui ont mis en ligne leurs vidéos du concert et qui me permettent de garder une trace de ces moments uniques et privilégiés. Parce qu'en plus de ça, Damien Rice est un garçon fort sympathique qui nous a régalés d'anecdotes tout aussi drôles que déplacées. Il fait preuve d'une énergie époustouflante sur scène, fait le clown quelques instants avant de nous faire monter les larmes aux yeux en seulement quelques notes. C'est toute une palette d'émotions qu'il nous a fait partager hier soir et ça valait vraiment la peine d'être témoin de ce pur moment de grâce. En plus, ça m'a fait prendre pleinement conscience de la profondeur de ses chansons. Je les appréciais déjà beaucoup, bien sûr, mais le voir les interpréter, mettre en évidence toute la violence qu'elles recèlent, cette poésie à la fois crue et mélancolique, tout cela contribue à créer un mélange détonnant et unique. Inoubliable.
mercredi 4 juillet 2012
Bernard Lenteric - La nuit des enfants rois
Cela commence avec un programme informatique compliqué : "Créateurs de génies" dont l'objectif est de repérer les jeunes Américains ayant une intelligence extraordinaire. Ils sont sept à se démarquer, sept à être repérés par Jimbo Farrar alors qu'ils ne sont âgés que de cinq ans. Ils se croyaient seuls au monde mais ces jeunes surdoués vont être enfin réunis à l'âge de quinze ans. Pourtant, alors qu'ils se croyaient sauvés, leur vie à tous va basculer le soir de leur première rencontre à Central Park. Violemment agressés, les Sept vont mettre leur intelligence au service de la haine qui les consume.
L'intrigue de ce roman est drôlement bien ficelée et digne d'un bon Stephen King. J'ai aimé le parfum de tragédie qui règne dans le style d'écriture, ces petites phrases distillées par ci par là pour montrer que les événements vont se produire de manière inexorable. Le personnage le plus intéressant reste Jimbo Farrar : incroyablement intelligent (mais pourtant moins que les Sept), sa fascination pour les Sept le rend mystérieux et ambivalent, même si on tombe sous son charme dès les premières pages du livre. Ce qui m'a un peu gênée, c'est l'absence totale d'humanité des Sept qui fait qu'on reste finalement assez étrangers à leur combat, on a du mal à ressentir pour eux de l'empathie ou à les comprendre tant ils sont froids. Je pense que ça aurait pu constituer un plus pour les rebondissements du récit. Mais j'ai beaucoup aimé ce jeu du chat et de la souris, au point qu'on ne sait plus au bout d'un moment qui court après qui.
« Je leur ai parlé, Fozzy »
Silence.
« A tous les sept. »
Silence.
« Ils m’ont regardé de leurs grands yeux… »
En marchant, Jimbo s’était réfugié dans une zone d’ombre. Seuls ses yeux étaient vaguement éclairés. Un autre être humain présent à ce moment-là dans la salle souterraine n’aurait pas remarqué à quel point ce corps était dégingandé, maigre, maladroit.
Il aurait tout juste vu les yeux de Jimbo Farrar et compris alors à quel point il était fait d’intelligence pure, une fois dégagé de son corps d’adolescent monté en graine. Et il en aurait été fichtrement impressionné.
La vois de Jimbo provenant de l’ombre :
« Je leur ai dit la phrase que j’avais préparée. Celle-là seulement. Qu’est-ce que je pouvais leur dire d’autre ? J’avais déjà l’air assez fou de chuchoter ça à des enfants de cinq ans… Fozzy ?
- Oui, Jimbo ?
- Demande-moi ce que je leur ai dit.
- Qu’est-ce que tu leur as dit, Jimbo ?
- On ne dit pas : qu’est-ce que tu leur as dit. La forme interrogative correcte est : que leur as-tu dit ?
- Que leur as-tu dit, Jimbo ?
- Je leur ai dit : Vous n’êtes pas seul. Vous êtes sept.
- Ca fait deux phrases », dit Fozzy.
Jimbo sorti de l’ombre, avança de deux pas. Il paraissait vraiment très grand. Il acquiesça, s’immobilisa. Puis il acquiesça de nouveau, avec gravité, comme si Fozzy venait de faire là une découverte capitale.
L'intrigue de ce roman est drôlement bien ficelée et digne d'un bon Stephen King. J'ai aimé le parfum de tragédie qui règne dans le style d'écriture, ces petites phrases distillées par ci par là pour montrer que les événements vont se produire de manière inexorable. Le personnage le plus intéressant reste Jimbo Farrar : incroyablement intelligent (mais pourtant moins que les Sept), sa fascination pour les Sept le rend mystérieux et ambivalent, même si on tombe sous son charme dès les premières pages du livre. Ce qui m'a un peu gênée, c'est l'absence totale d'humanité des Sept qui fait qu'on reste finalement assez étrangers à leur combat, on a du mal à ressentir pour eux de l'empathie ou à les comprendre tant ils sont froids. Je pense que ça aurait pu constituer un plus pour les rebondissements du récit. Mais j'ai beaucoup aimé ce jeu du chat et de la souris, au point qu'on ne sait plus au bout d'un moment qui court après qui.
« Je leur ai parlé, Fozzy »
Silence.
« A tous les sept. »
Silence.
« Ils m’ont regardé de leurs grands yeux… »
En marchant, Jimbo s’était réfugié dans une zone d’ombre. Seuls ses yeux étaient vaguement éclairés. Un autre être humain présent à ce moment-là dans la salle souterraine n’aurait pas remarqué à quel point ce corps était dégingandé, maigre, maladroit.
Il aurait tout juste vu les yeux de Jimbo Farrar et compris alors à quel point il était fait d’intelligence pure, une fois dégagé de son corps d’adolescent monté en graine. Et il en aurait été fichtrement impressionné.
La vois de Jimbo provenant de l’ombre :
« Je leur ai dit la phrase que j’avais préparée. Celle-là seulement. Qu’est-ce que je pouvais leur dire d’autre ? J’avais déjà l’air assez fou de chuchoter ça à des enfants de cinq ans… Fozzy ?
- Oui, Jimbo ?
- Demande-moi ce que je leur ai dit.
- Qu’est-ce que tu leur as dit, Jimbo ?
- On ne dit pas : qu’est-ce que tu leur as dit. La forme interrogative correcte est : que leur as-tu dit ?
- Que leur as-tu dit, Jimbo ?
- Je leur ai dit : Vous n’êtes pas seul. Vous êtes sept.
- Ca fait deux phrases », dit Fozzy.
Jimbo sorti de l’ombre, avança de deux pas. Il paraissait vraiment très grand. Il acquiesça, s’immobilisa. Puis il acquiesça de nouveau, avec gravité, comme si Fozzy venait de faire là une découverte capitale.
mardi 3 juillet 2012
Dans l'eau grise
Triste et lasse innocence
Mes lendemains perdus
Te font de l’œil, Enfance
Triste hélas et dolente
Mes idéaux déçus
Je les salue d'une main
Et cherche à raviver
Le souvenir des fins
Tu me dis que la mer
Efface ta mémoire
Ma vie, château de sable
Noyé dans la nuit noire
Affirme le contraire
Sous les vents peu amènes
Qui chaque soir m'entraînent
La vie m'enlève à toi
Cèdent enfin mes défenses
Quand disparaît le sens
Ma vie, château de sable
4.06.2012
Mes lendemains perdus
Te font de l’œil, Enfance
Triste hélas et dolente
Mes idéaux déçus
Je les salue d'une main
Et cherche à raviver
Le souvenir des fins
Tu me dis que la mer
Efface ta mémoire
Ma vie, château de sable
Noyé dans la nuit noire
Affirme le contraire
Sous les vents peu amènes
Qui chaque soir m'entraînent
La vie m'enlève à toi
Cèdent enfin mes défenses
Quand disparaît le sens
Ma vie, château de sable
4.06.2012
lundi 2 juillet 2012
Jean-Claude Mourlevat - La rivière à l'envers : Hannah
Ce livre n'est pas tout à fait la suite du premier tome. Cette fois, la quête de la rivière à l'envers est racontée du point de vue d'Hannah. Elle raconte ses aventures à Tomek. Comment elle a quitté sa famille adoptive pour ramener une goutte de l'eau de la rivière Qjar à sa petite passerine. Si son oiseau est si précieux pour elle, c'est parce que son père avait l'habitude de l'emmener tous les ans au marché aux oiseaux et de la laisser choisir celui qu'elle voulait, quel que soit son prix. Le dernier fut la petite passerine, qui coûtait si cher que son père vendit tous ses biens pour pouvoir la lui offrir. Et cet oiseau est précieux car il s'agit (selon le marchand) d'une princesse à qui l'on aurait jeté un sort mille ans auparavant.
Etant sensible à la plume de l'auteur, j'ai apprécié cette lecture, mais un peu moins que le premier tome. J'aurais aimé en savoir plus, que le livre aille un peu plus loin que le récit de Tomek, qu'il nous en livre davantage sur les deux héros. Ou qu'il fouille un peu plus la psychologie d'Hannah. Et puis le fait qu'elle s'adresse personnellement à Tomek, ça m'a un peu agacée. Je préférais le narrateur omniscient.
Cela n'en reste pas moins une lecture agréable car j'ai aimé l'histoire de Iorim, la marche dans le désert avec les Silencieux et la princesse Alizée. Mais je suis un peu restée sur ma faim.
Alors mon père, qui était devenu fou le jour de ma naissance, je te l'ai déjà dit, Tomek, fou de bonheur, mon père est devenu fou une seconde fois. Il a seulement demandé au marchand de garder l'oiseau, qu'il lui faudrait quelque temps pour rassembler l'argent. En une semaine, il a vendu tous ses biens : ses maisons, ses troupeaux, ses terres, ses meubles, ses vêtements, ceux de mes frères et ceux de ma mère, il a vendu jusqu'à nos draps… Puis, comme ce n'était pas suffisant, il a emprunté à des usuriers. Et nous avons acheté l'oiseau. Ma mère n'a pas pu supporter cela, elle est partie avec mes frères, emportant avec elle le peu qui restait. Elle a seulement laissé la passerine. Mon père et moi nous sommes installés dans une pauvre cabane. Il s'est loué comme homme-cheval et pendant trois ans il a tiré les voitures à bras dans les rues de notre ville qui sont très en pente. Un matin, il ne s'est pas levé. Il était mort, d'épuisement. Je n'avais que neuf ans. Ce matin-là s'est achevé mon enfance.
Etant sensible à la plume de l'auteur, j'ai apprécié cette lecture, mais un peu moins que le premier tome. J'aurais aimé en savoir plus, que le livre aille un peu plus loin que le récit de Tomek, qu'il nous en livre davantage sur les deux héros. Ou qu'il fouille un peu plus la psychologie d'Hannah. Et puis le fait qu'elle s'adresse personnellement à Tomek, ça m'a un peu agacée. Je préférais le narrateur omniscient.
Cela n'en reste pas moins une lecture agréable car j'ai aimé l'histoire de Iorim, la marche dans le désert avec les Silencieux et la princesse Alizée. Mais je suis un peu restée sur ma faim.
Alors mon père, qui était devenu fou le jour de ma naissance, je te l'ai déjà dit, Tomek, fou de bonheur, mon père est devenu fou une seconde fois. Il a seulement demandé au marchand de garder l'oiseau, qu'il lui faudrait quelque temps pour rassembler l'argent. En une semaine, il a vendu tous ses biens : ses maisons, ses troupeaux, ses terres, ses meubles, ses vêtements, ceux de mes frères et ceux de ma mère, il a vendu jusqu'à nos draps… Puis, comme ce n'était pas suffisant, il a emprunté à des usuriers. Et nous avons acheté l'oiseau. Ma mère n'a pas pu supporter cela, elle est partie avec mes frères, emportant avec elle le peu qui restait. Elle a seulement laissé la passerine. Mon père et moi nous sommes installés dans une pauvre cabane. Il s'est loué comme homme-cheval et pendant trois ans il a tiré les voitures à bras dans les rues de notre ville qui sont très en pente. Un matin, il ne s'est pas levé. Il était mort, d'épuisement. Je n'avais que neuf ans. Ce matin-là s'est achevé mon enfance.
dimanche 1 juillet 2012
Un monstre à Paris
A Paris, Emile et Raoul vont faire une livraison chez un botaniste. Le professeur étant parti en voyage, ils entrent dans la serre et sont fascinés par ce qu'ils voient, s'amusent avec les fioles quand soudain, c'est le drame : plusieurs fioles volent en éclats... des décombres s'enfuit alors une puce géante qui sème très vite la terreur sur la ville. La pauvre bête ne ferait toutefois pas de mal à une mouche et se révèle finalement la plus effrayée dans cette histoire. Rejetée de tous, elle fait un soir la connaissance de Lucille, qui se produit comme chanteuse sous le nom de "L'oiseau rare". Lorsque Lucille, effrayée, cherche à s'enfuir, elle entend soudain une voix qui va la faire changer d'avis. Ecoutez plutôt :
Ce film est sympathique mais le scénario est loin d'être révolutionnaire. Toute sa magie réside dans les chansons, signées M et Vanessa Paradis, qui ont un parfum de trop peu. Empreintes de sensibilité et de poésie, elles créent des moments véritablement à part dans le film que j'ai trouvé dans l'ensemble un peu fade. Le scénario est trop brouillon, les personnages sont plutôt attachants et quelques scènes font sourire mais globalement, ça manque d'approfondissement. Alors que tous les ingrédients étaient réunis pour faire un petit chef d’œuvre. C'est un peu dommage. Il n'empêche que ça m'a permis d'apprécier les talents de M auxquels je ne suis pas toujours forcément sensible. De même, j'ai eu beau entendre déjà la chanson à plusieurs reprises à la radio, c'est vraiment à travers le film qu'elle prend toute son ampleur. Voici donc l'extrait qui correspond à "La Seine" et le duo magique entre Lucille et Francoeur.
Ce film est sympathique mais le scénario est loin d'être révolutionnaire. Toute sa magie réside dans les chansons, signées M et Vanessa Paradis, qui ont un parfum de trop peu. Empreintes de sensibilité et de poésie, elles créent des moments véritablement à part dans le film que j'ai trouvé dans l'ensemble un peu fade. Le scénario est trop brouillon, les personnages sont plutôt attachants et quelques scènes font sourire mais globalement, ça manque d'approfondissement. Alors que tous les ingrédients étaient réunis pour faire un petit chef d’œuvre. C'est un peu dommage. Il n'empêche que ça m'a permis d'apprécier les talents de M auxquels je ne suis pas toujours forcément sensible. De même, j'ai eu beau entendre déjà la chanson à plusieurs reprises à la radio, c'est vraiment à travers le film qu'elle prend toute son ampleur. Voici donc l'extrait qui correspond à "La Seine" et le duo magique entre Lucille et Francoeur.
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