jeudi 19 juillet 2012

Cornelia Funke - Coeur d'encre

Meggie vit seule avec son père, Mo. Quand elle avait trois ans, sa mère a disparu : elle n'est pas morte mais elle est partie (le mystère à ce propos reste entier au début du roman). Le métier de Mo est de restaurer les livres abîmés ; sa fille a donc grandi parmi les livres et avec le goût des histoires qui vous transportent dans d'autres mondes. Mais si Mo aime raconter des histoires, il n'en a pourtant jamais lues à Meggie à voix haute. Un soir, un étrange saltimbanque sonne à leur porte : il s'appelle Doigt de Poussière et surnomme Mo Langue Magique. Un certain Capricorne a besoin des services de Mo mais ce dernier ne semble guère disposé à l'aider.


Sur la quatrième de couverture de Cœur d'encre, on peut lire "à partir de onze ans". Mais pour dévorer trois tomes de 700 pages en moyenne, il faut néanmoins être un lecteur averti. Car ce roman vous entraîne petit à petit dans un monde où les histoires ne sont plus seulement de la fiction mais flirtent de manière angoissante avec le réel. Le récit respire une tendresse à l'égard des mots et des histoires qui devrait ravir tout lecteur. Il faut être patient car on ne découvre pas tout de suite de quoi il retourne. Mais l'auteure a su faire naître un intérêt progressif chez le lecteur et les personnages sont vraiment intéressants car chacun a une étoffe qui le rend singulier et intéressant à suivre. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier tome. Même s'il ne se termine pas sur un suspense insoutenable, le sort de tous les personnages n'est pas encore réglé et laisse la porte ouverte à une suite que je ne devrais guère tarder à engloutir. Une belle découverte.

Et Mo commença à combler le silence avec des mots. Il les fit jaillir des pages comme s'ils n'avaient attendu que sa voix – des mots longs et courts, des mots doux, au nez pointu, des mots qui roucoulent. Ils dansaient à travers la pièce, faisaient des dessins de verre multicolores, chatouillaient sa peau. Lorsque Meggie s'assoupit, elle les entendait toujours, bien que Mo eût refermé le livre depuis longtemps. Des mots qui lui expliquaient le monde, son côté sombre et son côté clair et qui construisaient une muraille contre tous les mauvais rêves. Cette nuit-là, pas un seul ne put le franchir.

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