mardi 18 octobre 2016

Laurent Mauvignier - Continuer

Alors que son fils Samuel commence à mal tourner, Sibylle, divorcée, presque éteinte, décide d'organiser un long voyage avec lui. A cheval à travers le Kirghizistan. Ce projet fait naître en elle une énergie nouvelle. Elle pensait ne plus rien avoir à attendre de la vie et pourtant, dans ces paysages vastes et hostiles, au contact de la nature sublime et des populations autochtones, la mère et le fils vont apprendre à redonner du sens à leur existence.


J'avais beaucoup aimé Loin d'eux, le premier roman de cet auteur et il a de nouveau réussi à m'envoûter avec celui-ci. L'histoire est simple, et le résumé peut paraître a priori trop bien-pensant mais j'ai trouvé que Laurent Mauvignier peignait des personnages d'une densité étonnante. Le livre est assez contemplatif mais c'est avec plaisir qu'on découvre peu à peu les personnages et ce qui se tisse entre eux. On ne s'en tient pas à une vision manichéenne, chacun ayant des zones d'ombre, mais l'auteur ne se lance pas non plus dans un décryptage visant l'exhaustivité. C'est avec pudeur et subtilité qu'il nous fait comprendre de plus en plus intimement Sibylle et Samuel, et même Benoît. Chacun a en lui des failles, ils se heurtent les uns aux autres dans un ballet douloureux où les caresses se transforment en coups et inversement. Le récit est une véritable quête, marquée par les chutes et l'errance. On se cherche, on tâtonne beaucoup mais on finit toujours par se relever. C'est un livre sombre mais d'où émerge une douce lumière, portée par un dépaysement salutaire et annonciatrice d'un renouveau nécessaire. On en ressort grandi, comme si cette lumière nous avait un peu éclairés, le temps de la lecture.

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