jeudi 21 juin 2012

Jacques Audiard - De rouille et d'os

La bande-annonce de ce film était pleine de promesses et je l'attendais avec impatience. C'est l'histoire d'Ali qui est paumé, qui vient s'installer chez sa sœur à Antibes avec son gamin de cinq ans et qui bosse comme videur dans une boîte de nuit. Il y fait la connaissance de Stéphanie au milieu d'une bagarre. Il la raccompagne chez elle et lui laisse son numéro. Elle vit déjà avec un homme et on se dit qu'il y a peu de chances qu'il la rappelle. Mais Stéphanie, qui est dresseuse d'orques, a un accident dans lequel elle perd ses deux jambes. Elle rappelle Ali...


Il faut reconnaître que le pitch du film est un peu cliché : on sent le mélo arriver avec ses gros sabots. Mais ce qui importe, c'est la façon dont c'est fait et Audiard réussit l'exploit de ne pas tomber dans le larmoyant. J'ai beaucoup aimé ce film qui prend toute son ampleur à partir du moment où Ali et Stéphanie se "retrouvent" après l'accident de celle-ci. Ali est complètement brut de décoffrage. Cela le rend maladroit et touchant, énervant et craquant. Stéphanie incarne ce mélange de force et de fragilité que Marion Cotillard sait rendre palpable à l'écran. Le film alterne les moments de tendresse et les moments de tension. On n'en sort pas particulièrement reposé parce qu'il y a une scène notamment qui est insoutenable. Mais on passe un bon moment parce que les acteurs sont d'une justesse étonnante et que les émotions jaillissent à fleur de peau. La relation qui unit les deux personnages se construit à partir de détails infimes : quelques mots, un regard et la magie du cinéma fait le reste. J'aime ce cinéma qui se veut profondément réaliste mais qui en même temps sublime le réel et nous emporte ailleurs, plus haut qu'on ne pouvait l'espérer.

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