mercredi 12 septembre 2012

Fred Vargas - L'homme à l'envers

Dans le Mercantour, un loup rôde et sème la terreur dans les bergeries. Il s'attaque essentiellement aux brebis et sa sauvagerie semble ne jamais devoir prendre fin. Mais quand la Bête du Mercantour s'attaque à des humains, la psychose est de plus en plus forte. Parce qu'ils tenaient à Suzanne, Camille, le Veilleux et Soliman s'engagent dans une course-poursuite un peu folle pour mettre fin aux crimes de ce soi-disant loup-garou.


J'ai bien failli louper ma rencontre avec Fred Vargas. Je dois avouer que j'ai trouvé le début du roman un peu longuet, pas trop palpitant. Le récit prenait son temps alors que mon imaginaire s'enflammait à l'idée de ces histoires de loups-garous. Et puis, les personnages m'ont d'abord semblé assez horripilants. Cette Camille un peu trop parfaite qui prenait la pause comme une héroïne, un peu trop fascinante en apparence pour avoir l'air humaine. Lawrence et sa manie de bouffer ses débuts de phrases, Soliman indissociable de ses légendes et de son dictionnaire. Et quand même Adamsberg qui semblait tout juste tombé de la lune, étrange, décalé mais drôlement sympathique. Je n'ai pas aimé ce côté "regardez comme je campe bien mes personnages, comme je leur donne un petit côté bien sous tous rapports qui, j'en suis sûre, vous les fera aimer". Je n'aime pas sentir qu'on me balade, j'ai envie de lire un livre en ayant l'impression que les personnages pourraient être réels. Là, ils en faisaient trop et ça ne me plaisait qu'à moitié. Et puis il y a eu cette rencontre surréaliste au bord de l'eau -plus exactement des retrouvailles- entre Camille et Jean-Baptiste. Et j'avoue qu'à ce moment-là, j'ai senti qu'il se passait un truc. Et j'ai fini par mordre à l'hameçon. Même la drôle de traque organisée par nos trois baroudeurs a fini par m'apparaître sympathique, et le finale joliment amené m'a laissé une impression agréable. Ce fut donc une expérience de lecture riche en rebondissements et j'ai aimé ça. Adamsberg étant un héros récurrent de l'auteure dont on m'a dit beaucoup de bien, je crois que je vais être obligée ravie de continuer à lire Fred Vargas...

- A quoi je le reconnaîtrais, le pauvre vieux?
- A ça. Le loup-garou n'a pas de poils. Et tu sais pourquoi? Parce qu'il les porte en dedans.
- C'est une blague ?
- Relis les vieux bouquins de ton vieux pays cinglé. Tu verras. C'est écrit. Et des tas de gens savent ça dans les campagnes. Et la grosse aussi.
- Suzanne.
- Suzanne.

- Ils savent tous pour le coup des poils?
- C'est pas un coup. C'est le signe du loup-garou. Il n'y en a pas d'autre. Il a les poils dedans parce que c'est un homme à l'envers. La nuit, il s'inverse, et sa peau velue apparaît.
- De sorte que Massart ne serait jamais qu'un manteau de fourrure retourné ?

- Si tu veux.

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